Mapstalgia : et si on ressortait le papier et les crayons ?

À la Caz’ Retro vous le savez, on adore parler d’anciens jeux. Mais le retrogaming n’est à mon sens pas qu’une pratique, un hobby, c’est aussi une culture. Il n’est donc pas étonnant de revenir sur tout ce qui entourait le monde du jeu vidéo au vingtième siècle. Si on pense assez souvent aux magazines ou émissions de télévision qu’on ne ratait sous aucun prétexte, on néglige en revanche d’aborder les habitudes des joueurs d’alors qui ont peu à peu disparues avec le jeu vidéo tel qu’on le connaît aujourd’hui. A l’époque, il n’était pas rare de jouer avec un stylo et du papier à portée de main.

Rappelez-vous ! Les jeux les plus longs ne disposaient pas tous d’une pile de sauvegarde. Il fallait donc s’appuyer sur un système de mots de passe pour espérer reprendre sa partie un peu plus tard. Mentions spéciales aux mots de passe des Castlevania qui étaient franchement complexes avec leurs symboles et à ceux de Road Rash qui, avec leurs seize caractères alphanumériques à rentrer a du inspirer ceux du PlayStation Network (je ne m’habituerai jamais au sigle SEN).

Mais parfois, le duo papier/crayon pouvait avoir une autre utilité primordiale pour sa progression dans un jeu : noter des symboles étranges, solutions d’une énigme bien tordue (petit aparté : il y a peu, Fez sorti sur XBLA a repris cette idée avec maestria) ; retenir des lignes de dialogues (j’en vois derrière leur écran qui pensent tout de suite aux duels d’insultes dans Monkey Island). Mais aussi, et c’est ce qui nous intéresse ici, dessiner des plans pour retrouver son chemin dans un labyrinthe, à la Dungeon Master. En effet, si nombre de jeux d’aventures disposaient d’une carte pour se repérer, ça n’était pas toujours le cas. Malheur alors à celui qui s’était montré trop paresseux pour faire l’effort de réaliser un modeste plan : de longues heures d’errance (et d’énervement) viendraient alors le sanctionner de son insouciance.

C’est certainement en ayant ce genre de souvenirs en tête que Josh Millard a créé le site Mapstalgia. Totalement communautaire, il vous est ici proposer de déposer un plan de n’importe quel niveau, issu de n’importe quel jeu, réalisé par vos soins. Libre à vous d’utiliser le procédé de votre choix. Si beaucoup de contributeurs livrent des cartes faites « à la main », au charme très enfantin, d’autres, plus au fait des outils informatiques, usent de logiciels tels que MS Paint pour un résultat très professionnel. Seule contrainte : réaliser son plan, le mieux possible uniquement en se reposant sur ses souvenirs, sans utiliser un seul document. Il est ici question de rendre hommage aux jeux qui vous ont marqués en s’appuyant sur les impressions, les sensations qu’ils vous ont laissés.

 La base de données tout simplement gigantesque va du ZX Spectrum jusqu’à la Xbox 360. Mais avant d’aller vous y perdre, je vous propose le petit jeu suivant. Parviendrez-vous à deviner de quels jeux sont inspirés les plans suivants ? Les réponses à la fin de cet article.

Comme je ne suis pas bégueule, voici les solutions. N’hésitez pas à retourner l’écran de votre ordinateur !

Source

Énigme Episode #14

Afin de vous faire patienter tranquillement jusqu’au 15 mai, date de la quatorzième émission de La Caz’ Retro, je vous propose de faire marcher vos petites méninges sur une image énigme, teasing, whatever.. qui pourrait vous donner un indice sur le thème dont on va parler la semaine prochaine !

 

 

A Mardi pour notre nouvelle Emission ! 

Retro Arcade #11 Demon Front

Un Retro Arcade particulier, car il s’agit d’un jeu rétro mais finalement jouable que récemment en émulation Mame. 

Demon Front sorti en 2002 par IGS est un run and gun fortement inspiré par Metal Slug mais il arrive à dépasser le statut de simple clone par son ambiance et quelques ajouts de gameplay.

Le site internet officiel est toujours actif et il est encore possible d’y inscrire son score via un mot de passe fourni à la fin du jeu.

 

https://www.dailymotion.com/video/xqk45d

La Retro de Mai par Moggy

Le mois dernier nous recevions Mme Carole Quintaine de Gamer à tout prix, qui était revenue sur Ecco the Dolphin. En ce premier mai, fête du vrai travail, nous accueillons Moggy, co-créateur du MoggyAspi Show, feu l’excellente émission dailymotion consacrée aux jeux vidéos, qu’ils fussent récents ou rétro ! Avec ses camarades l’Aspirateur, Ekty, Yougad, LDD et consort, ils ont animés des années durant leur émission pleine de passion et de souvenirs. Et c’est un peu en raison de l’arrêt du MAS que j’ai eu envie de créer La Caz’ Retro! C’était donc une évidence d’inviter Moggy à partager ses souvenirs vidéoludiques dans La Retro du Mois; un grand merci à lui pour avoir accepter l’invitation, et un gros câlin à toute l’équipe que nous sommes nombreux à regretter !    ~Anfalmyr

Enfance perdue

En cette magnifique journée du premier mai, quoi de plus agréable que de prendre le pad en main afin d’ensoleiller votre après-midi en compagnie d’un muguet, à la vie bien éphémère, posé sur votre table.

Et pourquoi ne pas se faire une émouvante rétrospective en allumant une vieille console toute jaunie ? Pourquoi ne pas se remémorer le temps insouciant où l’on jouait en s’extasiant sur le moindre papillon volant devant nous. Vous savez, l’enfance. Aahh l’enfance… Nous étions heureux de pouvoir allumer notre console et jou… Heu… Retirer sa cartouche, souffler dedans, allumer sa console et enfin jouer.

Aujourd’hui aussi, nous pouvons nous adonner à notre activité favorite avec bon nombre d’excellents titres. Mais nous avons dorénavant des responsabilités (pas autant que Spiderman non plus). Nous sommes conscients des problèmes d’ordre social qui gangrènent notre monde ainsi que nos vies. Jouer nous permet aujourd’hui encore de nous évader et de rêver à l’instar de la littérature, le cinéma, le théâtre ou même la musique.

Mais remontons un peu le temps : A l’époque, nous recommencions 500 fois le même jeu et cela ne nous dérangeait pas. Nous pouvions même relancer un jeu à la difficulté abusive juste pour voir si nous allions passer ce satané niveau 4. C’était en outre une époque où l’on se prêtait nos disquettes et nos cartouches entre copains. Parfois, nous échangions un Sonic contre un titre dont on ne se souvient même plus du nom tellement il était mémorable. Une époque où l’on écoutait les Sound Test dans les options. D’ailleurs, en parlant de cela, j’écoutais absolument TOUT, y compris les «Aahh» «Bling» «Driiing» «Heeuurf» «Dzoiing», parfois même 2 fois de suite, aller savoir pourquoi… Je me disais qu’il fallait que j’écoute tout, histoire d’avoir fait le tour…

Pourrait-on parler d’une espèce de TOC ?  Mais passons. Je divague à nouveau docteur.

En ces temps révolus, il y avait déjà des articles sensationnels pointant du doigt la virtualité et la violence qui s’immisçaient dans cette étrange activité aux sonorités non-terriennes. A vrai dire, ce même doigt n’a pas véritablement bougé depuis et on s’en prend régulièrement au jeu vidéo dès qu’une sordide affaire de tuerie pointe le bout de son nez. Mais ne vous inquiétez pas, cela va changer avec les générations à venir. Tout imposant média passe l’épreuve de la diabolisation avant d’être totalement ancré (ou presque) et accepté dans la majeure partie de la société.

Nous lisions 10 fois le même test dans un magazine sur un titre qui nous faisait saliver. Nous scrutions, de manière limite obsessionnelle, les images alléchantes tout en fantasmant dessus.

Nous comptions les jours qui nous restaient avant l’arrivée de notre précieux. Parfois, nous étions pleinement satisfaits et parfois déçus. Pour ce dernier cas, la désillusion nous dictait d’essayer de nous convaincre que le dernier jeu acquis n’était pas si mauvais que cela. Quelques fois, nous avions totalement conscience que l’on était en train de jouer à un titre médiocre, mais on y revenait dessus régulièrement quand même.

Dans le temps, nous appelions des numéros surtaxés pour connaître quelques trucs et astuces concernant nos jeux préférés. Bien entendu, nous nous faisions engueuler à la fin du mois. Visionner des démos dans les magasins avait plus d’impact qu’actuellement. Déjà d’une, parce qu’un enfant est facilement impressionnable, mais aussi parce qu’apercevoir des vidéos était chose relativement rare. Internet était très loin d’être encore là. A la place, nous avions un truc marron, assez classe je l’avoue, débranché et rangé dans un coin que l’on appelait «Minitel». Les petits pervers n’ont même pas pu assurer la pérennité de cet appareil.

Nous pouvions parfois jouer à 1 mètre de l’écran avant que quelqu’un nous lance un «Recule ! Tu vas t’abîmer les yeux !»

Ponctuellement, un «Putain !» nous échappait de la bouche lorsque le jeu testait notre patience. C’était dans ces moments là que nos parents, médusés, rétorquaient un : «Mais enfin… Si ça te met dans des états pareils, on coupe tout !»

Aujourd’hui, ça va. On peut insulter notre personnage ou notre manette sans forcément nous faire réprimander. En effet, ce n’était jamais de notre faute lorsque l’on perdait, mais toujours celle de la manette ou de notre avatar. C’était en quelque sorte une projection freudienne du gamer. Peu de chose ont évolué sur ce point cela dit.

En  sus, les jeux vidéo nous ont appris l’anglais avant l’heure. Hé oui. On savait dire « Easy » « Difficult » puis plus tard « Loading ». Des tas de mignons petits mots anglais que l’on était fier de retrouver au collège.

Je pourrais en écrire des tonnes sur ces petits souvenirs d’enfance. En définitif, notre média a bien grandi, un peu comme nous. Il a évolué comme nous. Il trace son propre chemin. Il est maintenant un fier et valeureux gaillard.

 Ce petit édito sent à plein gaz la nostalgie. Oui mais la bonne nostalgie : Celle qui nous fait replonger dans le passé sans regretter le présent… 

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