La Rétro de Mars par Anfalmyr
Salut mec ça va tu vas bien? On se présente? Mais nan tu nous connais. J’avais cette chanson en tête depuis ce matin du coup j’avais besoin de te la refiler, c’est chose faite. Passons maintenant à l’édito de mars.
Comme tu le sais peut-être, ou peut-être pas, en mars on fête l’anniversaire de ce petit site qu’est lacazretro.fr. Et oui! Joyeux Anniversaire au site donc, qui fête ce mois-ci sa sixième bougie. Six années pendant lesquelles ce courageux Loupign a bricolé les entrailles du blog et fait tenir cette machinerie avec beaucoup de courage et de dévouement. Aujourd’hui c’est Gobolz qui a repris le flambeau et qui est responsable de ce superbe site sur lequel tu surfes actuellement. Car si un podcast est une aventure humaine en soit, avoir un site sur lequel nous retrouver est également une petite odyssée. Je me souviens d’un réveillon de noël où j’ai reçu un sms de Loupign me disant « on s’est fait hacker »alors que j’attaquais les escargots à l’ail. Me connectant sur le site, j’ai eu le plaisir de découvrir une page noire avec la signature du hack. Le gars avait même inclue une mention remerciement en bas de page avec l’adresse de son skype en prime. Magique. Après sur le coup je faisais clairement pas le fier, ça m’a gâché la bûche au chocolat, mais aujourd’hui j’y repense avec le sourire, j’ai même screen la home page hackée en souvenir.
Du coup ce mois-ci je partais dans l’idée de ressasser mes souvenirs liés au site pour lui souhaiter un bon anniversaire, et puis je me suis dit : non. J’ai posé ma manette ps4 au milieu de mon newgame+ sur le remake de Shadow of the Colossus, et je me suis fait la réflexion suivante. Sur cette saison 7, nous avons déjà parlé de Wonderboy 3 et Shadow of the Colossus, deux titres rétros ayant eu le droit à un remake de qualité, salué par les puristes et les néophytes. Dernièrement, j’ai fait le remake de la trilogie Crash Bandicoot qui a également cartonné au point qu’Activision veuille réitérer ce succès avec un remake de Spyro. Ce mois-ci toujours, un des jeux offerts avec le PS+ n’était autre que le remake ps4 du premier Rachet & Clank d’Insomniac Games. On parle également d’une nouvelle édition de MediEvil présentée cette année, tout comme le remake du cultissime Resident Evil 2… Il est clair qu’on voit poindre une jolie vague de doudou des 90s qui commencent à faire de l’ombre aux anciens qui ne jurent que par les années 80. Non, visiblement, ils n’ont pas le monopole de la nostalgie, et les jeunes qui découvraient Crash Bandicoot à 8 ans en 1996 ont aujourd’hui 30 ans. C’est à dire mon âge. Ouch.
Et effectivement, quand je vois la séquence du débarquement dans le récent COD WW2, je ne peux m’empêcher de penser au petit Anfa de 2002 sur Medal of Honor Frontline qui parcourait Omaha Beach avec ses dix pnjs alliés face à ce bunker grisâtre et maître de mon destin. Voir cette séquence avec des graphismes actuels m’a filé des petits frissons je dois bien l’avouer. Tout comme le fait que je me sois éclaté à parcourir le remake de Shadow of the Colossus des texans de Bluepoint alors que j’ai déjà poncé plusieurs fois la version ps2 de la team ico. Ce n’est évidemment pas qu’une simple question de graphismes, car je trouve l’ère ps2 assez belle pour me suffire (preuve en est le remaster hd de Final Fantasy XII que je scotche également et qui n’a clairement pas besoin d’un remake à l’heure actuelle tant ce jeu est splendide en HD).
Mais dans le confort du framerate, les apports de la techno sur le plaisir de jeu comme la distance d’affichage, les temps de chargement, la meilleure gestion du pathfinding et autre précision accrue des sticks, il faut reconnaître que deux générations de consoles ont permis – notamment aux shooters console – un net progrès dans le confort du joueur. Vous l’aurez compris, je ne suis absolument pas contre l’idée du remake en jeu vidéo, dans mon cœur ça ne remplace en rien le titre original, mais dans certains cas quand le remake est très bon, je peux délaisser le titre de l’époque en raison du confort de jeu du remake. C’est le cas par exemple de Shadow of the Colossus. Actuellement, à part la modélisation infâme du visage de Wanda, je me vois mal retourner sur la version ps2.
J’aime très sincèrement jouer à ces remakes, et s’ils ne remplaceront pas les souvenirs que je garde précieusement des titres originaux à l’époque à laquelle je les ai pratiqués, j’ai parfois l’impression que ce sentiment n’est pas partagé par les éditeurs. On parle souvent de la préservation du patrimoine vidéoludique, qu’il est important de conserver machines et jeux de la détérioration technique et de l’oubli populaire, mais si la notion de préservation au sein de musées est évidente, celle de la diffusion légale est nettement plus compliquée. Car aussi acclamés ces remakes puissent-ils être, il ne s’agira toujours que des mêmes usual suspects à qui on refera une beauté tous les dix ans. Quant à la réédition des jeux d’époque compatibles sur les hardwares modernes, il reste tant à faire. Même lorsque certains éditeurs proposent leurs vieux jeux en téléchargement sur un quelconque store, il est souvent naïf de croire qu’on va retrouver la version française à laquelle nous jouions naguère. Toute cette industrie souffre du syndrome de la trilogie originelle Star Wars. Voilà pourquoi je salue les pirates de l’émulation qui maintiennent ces titres en vie. Les bricoleurs fous, les bidouilleurs de génie, les collectionneurs compulsifs. C’est de vous dont on doit s’inspirer pour la préservation de ces vieux jeux vidéo.
En sept saisons de podcasts on en a vu passer des titres – pourtant connus – jamais réédités ni remasterisé. Et même parfois quand le jeu est disponible dans un shop virtuel, il faut parfois se méfier de la qualité d’une émulation paresseuse bien que payante.
Alors pendant que je vais continuer à prendre du plaisir à découvrir d’anciens jeux sous un jour nouveau grâce à des remakes de plus en plus intéressants, je me garderais de jeter mes vieux jeux malgré la place que ça prend, car pour beaucoup c’est le seul format dans lequel ils peuvent être appréciés.