la retro de juin par Anfalmyr

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La cloche sonne, les chaises grincent sur le parquet usé de la classe, les manteaux froissent dans le couloir orné de porte-manteaux, les enfants sortent dans la cours de récréation alors que leurs cris stridents font fuir une nuée de moineaux. C’est les vacances ! Pas de bus scolaire aujourd’hui, Papa et Maman sont venus le chercher. La Peugeot 505 beige avec ses phares arrogants trône fièrement sur le petit parking municipal. Le petit garçon fait un signe de la main à ses camarades, n’ayant pas conscience qu’il ne les reverra pas avant au moins deux mois.

Dans un même élan, il claque la bise à ses parents puis jette son cartable waikiki sur la banquette arrière de l’automobile du paternel. À l’intérieur de ce char d’assaut, l’air suffoquant d’une voiture qui a passé la journée en plein soleil. D’un geste énergique, il tourne la manette en plastique de la vitre arrière qui descend péniblement. Sur le trajet, il s’amuse en sortant sa main à l’extérieur de l’auto, telle un avion improvisé qui file au gré des courants aériens. Alors que son père s’allume sa deuxième Gauloise, sa mère lui demande d’un regard complice s’il a des devoirs pour la semaine prochaine. Trop marrant Maman.

Arrivés à la maison, le jardin sent le gazon fraichement tondu. Le tas d’herbe dissimulé sous le jeune chêne ira rejoindre les chutes de troène dans le feu de joie qu’on préparera samedi après-midi. Même s’il n’a pas le droit de jouer avec le feu, il adore voir les flammes mordre le bois vert.

Tous les volets de la maison sont baissés, il fait frais à l’intérieur. De passage dans la cuisine, il se fait un chocolat froid et récupère la boite de cookies Hello de LU tandis que sa mère prépare une montagne de filets de sabre pour le dîner – c’est le poisson que personne ne connait et qui ne coute rien – toute la famille va se remplir le bide ce soir. Dans sa grande mansuétude, son père lui autorise à prendre le goûter devant Les Minikeums, mais une fois le Banania englouti, il aura intérêt à libérer le saint poste télé à son géniteur.

17h. Il monte dans la chambre de son frère en espérant que ce dernier joue sur sa Sega Saturn et apprécierait l’arrivée d’un copilote providentiel. Mince, le frangin s’écoute l’Ecole du Micro d’Argent sur sa console. En attendant que le patron termine sa cinquième écoute de l’Empire du Côté Obscur, le jeune garçon se rend dans sa chambre – en bordel – pour gribouiller quelques dessins sur le revers des Procès Verbaux jaune pisse que son père ramène de temps en temps du commissariat. Après un bon quart d’heure à dessiner des Schtroumpfs, son grand frère ouvre d’un coup la porte de la chambre.

– On joue?

– On joue.

La petite télé cathodique dans la chambre du frangin est placée au bord du lit. Selon la tradition, le grand frère s’assoit au bord de son matelas, et le petit frère sur le plancher, adossé au lit. L’objectif du jour, finir une nouvelle fois Guardian Heroes avant qu’un puissant « À table! » ne résonne dans l’escalier. Comme d’habitude ça sera un duo Samuel & Ginjiru, pourquoi changer une équipe qui gagne? Alors que le soleil commence à descendre sur la mer et que sa lumière rouge passe à travers les interstices des volets, les deux frères prennent le temps – comme à chaque fois – de regarder l’incroyable intro en Animé du jeu. Le petit garçon n’a toujours rien compris à l’histoire, mais peu importe, le plaisir est toujours le même, et comme à chaque fois il se dit que ça ferait un super dessin animé.

Les coups d’estoc résonnent à travers le son mono du cathodique, le tout au rythme des boutons matraqués des manettes Saturn. Les pads marquent des traces d’usure, le cordon a déjà commencé à se détacher de la manette et laisse apparaitre les fils. Le grand frère a le pad américain, le petit frère la version japonaise.  Ils en ont vu passer des jeux en si peu de temps. Athlete Kings, Die Hard Arcade, Daytona USA, pour ne citer que les titres multijoueurs.

Cette fois-ci, les deux frangins ont affronté Super Zur, et au milieu de l’ultime affrontement : « À Taaaaaaaaable! »

Dans un excès d’optimisme, les deux bougres demandent un temps additionnel pour pouvoir terminer la partie. Au second avertissement il ne leur restera plus que cinq minutes, et au troisième et dernier avertissement, c’est la voix du père qu’ils entendront. Mais ils n’auront pas à aller jusqu’à de telles extrémités. Dans un éclair éblouissant, le boss tombe face au talent de nos deux héros.

Du bout du doigt il appuie sur le bouton power de la console, à travers le petit hublot il observe le CD ralentir dans le lecteur. En descendant l’escalier pour aller manger, le gamin se dit que ce jeu est vraiment super bien, que ça serait bien qu’il ait une gameboy pour jouer à ce fameux jeu de collection de monstres dont on lui parle à l’école, ou cette fameuse console grise de Sony qui arrive sur le marché. Mais à aucun moment il ne se dit qu’il partagera ses souvenirs quinze ans plus tard à plus de gens qu’il n’y a d’habitants dans sa petit ville.

 

 

La Retro de Mai par Anfalmyr

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Ce mois-ci j’ai eu l’immense plaisir de jouer et terminer Final Fantasy XV. Et alors que je voyais le générique de fin de ce titre atypique défiler devant mes yeux, je me suis fait la réflexion suivante : j’ai quand même eu de la chance d’être ado à l’époque des Final Fantasy Playstation.

Comme beaucoup de joueurs français, j’ai découvert la série Final Fantasy avec le 7ème épisode sur Playstation. J’ai par la suite acheté presque tous les épisodes de la série, et c’est même grâce à la trad FR de Final Fantasy VI que je me suis lancé dans l’émulation. Oh je vous rassure, ce n’est pas avec Final Fantasy que j’ai découvert le RPG. J’avais déjà tâté de quelques titres sur les consoles SEGA, comme Shining in the Darkness, Shining Force, ou encore Ultima IV sur Master System (qui était super moche mais la jaquette me faisait rêver). J’ai reçu Final Fantasy VII pour le Noël où on m’a également offert une Playstation. J’en ai déjà parlé dans une précédente rétro, mais c’est un jeu que mon frère avait vu tourner chez des amis à lui et il me l’avait vendu comme un truc de malade qu’il ne fallait surtout pas louper. J’ai au final très peu joué à FF7, je n’ai jamais dépassé le premier CD pour être précis. Mais j’ai passé des heures à regarder mon frère jouer. Ce n’était en rien une expérience frustrante, car je trouvais le jeu un peu trop dur pour moi et ça me plaisait de pouvoir suivre l’histoire, admirer ces paysages incroyables et baver devant ces scènes cinématiques du futur. Et puis qu’il était long ! À cette époque je ne terminais que très peu de jeux, j’y jouais quelques heures, je m’amusais comme un fou, mais au bout d’un moment mon esprit vagabond avait envie de passer à une autre expérience, et comme ce qui est loin des yeux est loin du cœur, je ne ressentais jamais le besoin de retourner sur ma partie en cours.

Mais très peu de temps après – j’ai eu ma Playstation pour noël 98 – les magazines que nous lisions, Console+ et depuis peu Playstation officiel, commençaient à nous teaser avec force d’insistance sur un blockbuster comme on en avait jamais vu dans le monde du jeu vidéo, un certain Final Fantasy VIII. FF7 avait fait beaucoup de bruit lorsqu’il était sorti en France c’est indéniable, mais il n’y a rien eu de comparable à la sortie de FF8. C’était hallucinant. Jamais un studio n’avait pu aller aussi loin, on ne pourra jamais faire mieux, piochez dans la liste des superlatifs de communiqués de presse et vous aviez une attente bouillonnante autour de ce huitième épisode. Une attente qui devint pour moi insoutenable le jour de la sortie du Hors-Série Final Fantasy 8 de Playstation magazine avec le CD de démo d’UNE HEURE du jeu. Pour l’anecdote il faut savoir que la quasi totalité des magazines que nous avions à l’époque sont passés au feu lors d’un été (pour faire de la place dans le grenier comme disait mon père). Tous? Naaaaaan. J’ai pris soin de conserver ce fameux numéro Hors-Série que j’ai toujours aujourd’hui. Quand je vous dis que ce numéro m’a marqué. Je pense sincèrement avoir lancé cette fameuse démo de Dollet plusieurs dizaines de fois. Le jeu me paraissait dingue à tant de niveaux. Je rentrais à cette époque dans ma période adolescence, et c’était à mon avis le moment rêvé pour jouer à ce jeu. Comme souvent, j’ai demandé le jeu pour Noël 1999, et alors que ma console était déjà pucée, je ne voulais pas avoir une version Verbatim du jeu, et ce fut le cas pour tous les autres épisodes de la série, car ces boites font pour moi partie du plaisir de jouer à un FF. J’ai donc débuté mon aventure à la moitié de mon année de CM2, et je me suis retrouvé bloqué avant l’été. Comme j’avais mes chouchous dans l’équipe de héros de cet épisode, je jouais principalement avec les trois mêmes comparses et je laissais les autres au placard. Grossière erreur en général dans un RPG, mais encore plus dans c’ui là puisque chez Squaresoft on s’était dit que ça pourrait être marrant de séparer le groupe de manière arbitraire au fil de l’aventure histoire de me laisser me démerder avec un groupe de cancres incapables de rivaliser avec un scorpion ridicule. Du coup pendant les grandes vacances, j’ai fait autre chose, et lorsque je suis rentré au collège, je jouais un peu moins à ma Playstation – beaucoup plus à la Dreamcast que nous avions eu également à Noël 99 – et j’ai laissé Final Fantasy VIII dans un coin de ma chambre.

Jusqu’à ce qu’au détour d’une conversation avec un camarade de 6ème, j’appris que j’avais dans ma classe un fan inconditionnel de SquareSoft et de J-RPG en général. Nous nous sommes naturellement liés d’amitié et il m’invita un jour récupérer un Verbatim de Legend of Dragoon contre le prêt de mon exemplaire de FF8. Lorsqu’il me rendit mon jeu après en avoir fait ce que vous pouvez vous douter qu’il fit, il me demanda de venir avec ma carte mémoire car le petit filou possédait un action replay. Je lui avais dit que je m’étais retrouvé bloqué au début du deuxième CD, et il me proposa de me cracker une save pour que mes personnages soient dès le début au level maximum avec toutes les invocations de débloquées. Comme je n’étais pas encore adepte des jeux à systèmes et que je voulais surtout voir la fin de mon jeu, j’acceptai bien volontiers. J’ai donc repris le jeu de zéro, avec trois personnages complètement crackés, et j’ai roulé sur le jeu… jusqu’au combat final. Oui, encore une fois, le jeu choisissait arbitrairement qui de mes héros allaient affronter le boss de fin. Et comme je n’avais pas la patience de relancer la sauvegarde à chaque fois que je tombais sur un tirage pourri, et que malgré mes efforts je ne parvenais pas à tenir tête à cet ultime obstacle, j’ai abandonné, et j’ai demandé à mon pote de me raconter la cinématique de fin. Oui… c’est moche. Je m’en veux encore aujourd’hui d’avoir été si faible face à un jeu vidéo.

Déçu de mon expérience biaisée sur la 8ème merveille du monde, je me suis juré de ne pas reproduire cette erreur lorsqu’un Final Fantasy IX sortirait. Et lorsque je vis les premiers visuels du fameux jeu, je fut intrigué. Le jeu ne suivait pas l’évolution « adulescent » de l’opus précédent, et me proposait de revenir dans un monte plus féerique aux proportions plus cartoons. Circonspect au premier coup d’œil, je me suis mis à l’attendre comme un dingue dès que j’ai vu qu’il y avait des bateaux volants.

J’adore les bateaux volants, vous l’ignoriez?

Et lorsque Final Fantasy IX est enfin sorti pour mon anniversaire en 2001, j’ai ressorti ma Playstation du placard où je l’avais laissé puisqu’à cette époque je venais de terminer Shenmue et il m’était compliqué de revenir sur ma belle grise vieillissante. Mais à peine une heure passée sur le vieux fauteuil dans ma chambre face à ma petite cathodique qui trônait sur une table basse ronde en rotin, que le constat se faisait de lui-même : j’étais reparti pour un tour. L’ambiance générale me parlait en plein coeur, le système de combat à quatre personnages me facilitait un peu la vie; tout comme le système d’apprentissage des compétences que je trouvais vraiment cool. J’ai tellement été emporté par cet univers que je me suis même mis à dessiner des BDs sur mes cahiers de brouillon mettant en scène ce monde merveilleux. Pour l’anecdote encore une fois, il faut savoir que j’avais intitulé cette fameuse BD « Final Fantasy : la quête d’Anfalmyr »… C’est de là que ça vient mon pseudo, de mon amour pour FFIX. Et, pour la première fois, j’ai terminé un Final Fantasy! Oui, et sans tricher ! Ce fut long, difficile, mais passionnant et j’en suis sorti émerveillé. J’étais devenu assez grand et bon au jeux vidéo pour terminer un FF, et ce fut très probablement le dernier jeu que j’ai pratiqué sur ma Playstation. L’ultime expérience parfaite sur ma toute première console à moi.

Et c’est cet amour sincère pour cette franchise que je n’ai cessé de redécouvrir avec le temps qui a fait que je me suis infligé ce quinzième numéro. Parce que Final Fantasy est un nom qui a une sonorité toute particulière pour moi, là où ça n’évoquera sûrement pas grand chose chez des jeunes joueurs qui ont aujourd’hui l’âge que j’avais lorsque j’ai vu Aéris pour la première fois sur l’écran cathodique de ma télévision. J’ai eu la chance d’avoir un FF monument chaque année; quand on nous habitue à un tel niveau de maîtrise avec cette régularité, forcément ça laisse une emprunte indélébile chez un jeune adolescent. Final Fantasy c’est un peu comme la série James Bond, on préfère toujours celui qu’on a fait lorsqu’on entrait dans l’adolescence. Et cette fibre nostalgique, Final Fantasy XV n’a eu de cesse de me la rappeler à grand renfort d’OST rétro à écouter sur la route.

Et lorsque je parcourais les routes sinueuses et infiniment tristes de ce monde malade en écoutant quelques notes de Final Fantasy VIII, je me disais : j’ai quand même eu de la chance d’être ado à l’époque des Final Fantasy Playstation…

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Retro d’avril par Anfalmyr

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Quel mois d’Avril mes amis ! Le remake de Wonderboy 3 qui sort dans un enthousiasme général et fait découvrir aux nouvelles générations un game design d’un autre temps; JulienC qui ne fait plus partie de Gameblog; les réseaux sociaux qui commencent déjà à se hyper à l’idée d’une SNES mini; sans oublier le Gameboy qui fête ce mois-ci ses 28 ans ! Quel mois vous dis-je…

Pour commencer, j’aimerais profiter de cet édito pour rendre un petit hommage à Julien Chièze qui vient de quitter Gameblog.fr après dix années d’intense investissement. Je ne me garderai bien évidemment d’y aller de mon petit commentaire, car c’est une affaire donc on ne sait rien et qui ne nous regarde aucunement. Non, je tiens à remercier encore une fois Julien pour avoir si brillamment su donner envie à tant d’anonymes comme nous de se lancer dans l’aventure du podcast. Nombreux sont les podcasteurs de notre génération à avoir eu l’envie de s’essayer à l’exercice à force d’écouter les anciens de Joypad discuter jeux vidéo autour d’une table à repasser. Ce fut pour moi une réelle fierté de recevoir Julien sur les ondes de LaCazRetro pour parler de Secret of Mana. Je le remercie une nouvelle fois d’avoir accepté notre invitation avec tant de simplicité; ce fut un moment très particulier pour moi que d’animer un podcast en sa présence et de suivre avec attention les quelques bons conseils dont il m’a dispensé ce soir-là pour m’améliorer. Ici à LaCaz nous sommes des enfants des podcasts de Gameblog, on s’est formé au sein de sa communauté. J’envoie également plein de bonnes ondes à Traz et Julo pour le challenge qui se présente inopinément à eux; je sais leur talent et je ne m’inquiète pas pour eux.

 

Ceci étant dit, j’aimerais revenir sur la rumeur insistante d’une prochaine SNES mini. Oui, ça n’a rien à voir. Nous revenons à peine d’un micro-phénomène de hype autour de la NES mini, où tous ceux qui voulaient afficher qu’ils étaient au top de la mode de la nostalgie, nous ont spammés avec des photos de boites neuves. On ne va pas se le cacher, ça faisait un peu cher pour un selfie et une soirée à se rendre compte que la NES ça a mal vieilli et que la majorité des jeux de votre enfance ne figure pas dans la sélection arbitraire de trente titres inclus dans le bousin.

Mais la Super Nintendo c’est pas pareil. Là on parle d’une des meilleures ludothèques de l’histoire du jeu vidéo; d’une machine mythique qui aujourd’hui met presque tout le monde d’accord lors des apéros de trentenaires. Là pour le coup, l’excitation semble bien plus légitime.

Mais non.

Aujourd’hui, personne ne s’inquiète de la liste de jeux qui figurera dans cette boite en plastique. Et avec la ludothèque de malade de la SNES, imaginez le nombre hallucinant de hits qui ne feront pas partie de la sélection finale. Nan, aujourd’hui tout le monde se dit qu’il faudra investir day-one dans cette objet dont la cote va assurément exploser quelques jours à peine après sa sortie.

Personnellement, je vois plus ces sorties comme une manière astucieuse pour Nintendo de vendre de beaux objets collector plus que de réellement proposer aux joueurs une manière nouvelle et légale de profiter de son histoire dans un cadre optimal. Il faut voir les choses telles qu’elles sont, voilà des années que sur les ondes de lacaz nous « militons » pour l’arrivée d’un service à la Netflix , pour pouvoir JOUER de manière légale à des offres proches des frontends que nous utilisons depuis plusieurs années maintenant et qui n’ont rien à envier aux offres officielles. De plus, n’oublions pas que ce système de ressorties par collections de jeux nous cantonne toujours aux mêmes titres; les usual suspects qu’on nous ressort régulièrement depuis 20 ans; laissant pléthore de bons jeux d’antan sur la touche. Cette mémoire sélective du jeu vidéo va continuer de plonger tant de bons petits jeux dans l’oubli que ça me rend plus triste qu’autre chose.

Ces mini consoles sont des objets de collection, voire de statut social, mais certainement pas des ressorties. On me rétorquera bien volontiers que je ne suis sûrement pas le public visé et que c’est toujours mieux que rien – et vous n’auriez pas tort – mais je ne peux m’empêcher de penser que c’est bien triste de se contenter de si peu. D’autant que des propositions alternatives existent (je pense par exemple à cette micro NES à cartouches NFC)  et qu’elles sont à mon sens hautement plus intéressantes. Mais pour creuser un peu plus la question, je vous inviter à écouter notre podcast Hors-Série « Emulation 2 » où nous débattons sur ce sujet.

 

Mais pendant qu’on se perd en conjectures, le Frigo fête ses 28 ans. 28 années d’une lignée de consoles portables à succès planétaire qu’aucun concurrent ne parviendra à bousculer jusqu’à l’explosion des smartphones. Un anniversaire qui laisse aisément supposer que dans deux ans nous aurons droit à une réédition en mode « mini » pour le trentième anniversaire.

Chez moi, on n’a jamais eu le premier Gameboy; et ce n’est pas faute de l’avoir demandé ! Car oui, mon frère avait effectivement demandé la portable de Nintendo à l’époque – nous avions déjà quelques Game&Watch – mais notre SEGAFANBOY de paternel lui offrit une GameGear à la place « Parce que c’est de la couleur, c’est plus puissant et Sega c’est mieux que Nintendo« .  Mais lorsqu’un cousin ou un ami débarquait à la maison avec la bête, même pour des gosses élevés au bleu, il n’y avait pas photo. Trente secondes sur Tetris valaient mieux qu’une semaine sur Columns, un Link’s Awakening faisait bien plus voyager qu’un sympathique Dragon Crystal. J’ai dû attendre la sortie du GameBoy Color ( violet transparent toi même tu sais) avec Pokemon Bleu pour enfin découvrir la qualité de sa ludothèque, ludothèque qui ne cesse de m’étonner encore aujourd’hui.

Ce que j’ai toujours adoré sur le Gameboy, c’est qu’elle vient d’une époque où les développeurs étaient habitués à des standards plus élevés, et les limitations techniques de la machine les obligeaient à penser différemment et à creuser ce qui devait être le coeur de l’expérience de jeu. Un procédé d’épure que j’aime particulièrement et qui a donné des jeux d’une simplicité et d’une pureté dingue. Des jeux qui sont toujours aussi agréables à jouer aujourd’hui.

Alors je te souhaite un excellent anniversaire petite chose magique. J’ai hâte de me plaindre dans deux ans de la pauvreté de l’offre de ta réédition collector trop cool #revival #oldies #tropdesouvenirs #ads

 

Pour conclure j’aurais aimé vous parler du remake français de Wonderboy 3, jeu de coeur pour pas mal de cazeurs (dont Subby qui le speedrun comme un taré), mais je n’ai pas eu le temps de me le faire à l’heure où j’écris ces lignes. Mon impatience est énorme, et ma rage face aux chanceux qui ont eu le presskit en boite de Master System, est intolérable. Vous pouvez toujours retrouver l’avis de notre Punky sur sa chaîne youtube en attendant. Je félicite les gens de Dotemu avec qui nous avons par le passé collaboré pour vous offrir des cadeaux sur le Grand Quiz. Leur nouvelle orientation démarre de bien belle manière et je le souhaite de continuer à nous proposer des titres avec ce niveau de finition. J’aime la philosophie de ces gens, leur manière de respecter le passé et de lui donner le coup de jeune qu’il faut pour le rendre attirant pour le plus grand nombre. Vivement que je puisse m’y plonger !

 

La Retro de Mars par Dopamine

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Il est des moments dans une vie où il faut parfois faire une pause. Je suis récemment arrivé à l’un de ces moments. Et puis, de la même manière que certaines portes se ferment, d’autres s’ouvrent. Mais tout cela reste toujours en lien avec le rétrogaming et l’histoire du jeu vidéo. Voici une tranche de l’un de ces moments et si vous suivez un tout petit peu mes pérégrinations, vous en aurez deviné le sujet. On va parler musée.

PANNE D’INSPIRATION

Ces derniers mois, j’ai été assez peu inspiré et mon activité s’est réduite concernant la sphère du jeu vidéo. L’arrêt du blog que j’animais sur Rue89 y est sans doute pour beaucoup. Une page s’est tournée. Il est étonnant de voir à quel point les portes se sont fermées dans cette sphère lorsque j’ai mis en pause ces écritures.

Il a fallu reprendre mon souffle, et consacrer aussi beaucoup de temps à ma famille et à mes amis. Mais bien que les jeux vidéo aient toujours fait partie de ma vie et de mes activités, plus d’inspiration. Plus d’envie d’écrire sur le sujet. J’ai continué à suivre l’actualité et à lire des choses (le transhumanisme est à ce titre passionnant) mais tout cela était devenu fade. Il faut dire que j’ai longtemps maintenu une activité très (trop ?) intense sur ce média.

Mais assez d’états d’âme. Il était cependant nécessaire que je revienne sur mon état d’esprit du moment avant de pouvoir développer les propos qui vont suivre.

UN MUSÉE DANS MON JARDIN

C’est un collègue du journal régional pour lequel je pige de temps en temps qui m’a mis au courant du projet qui motive le billet de ce mois. “Un musée du jeu vidéo va s’ouvrir près de Strasbourg”. Il va même s’ouvrir à 500 mètres de chez moi. J’attrape mon appareil photo et je le rejoins pour une séance découverte de locaux qui commencent tout juste à être réhabilités pour accueillir la collection.

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De pièce en pièce, je découvre un espace qui a du caractère, mais qui va demander beaucoup de travail. “On cherche des bras pour nous filer un coup de main” m’annonce Mathieu Bernhardt le régisseur du musée.

C’est ainsi que j’ai commencé un boulot de peintre à recouvrir des couleurs qui devaient dater des années 80, à faire de l’enduit et à poncer des murs. Je me suis transformé en bricolo boy (si vous suivez le blog, vous savez que j’aime bidouiller démonter et réparer) pour fixer des stores, démonter et remonter des bornes de démonstration bref, résoudre des problèmes si je le pouvais. Et des problèmes, il y en a eu des dizaines que les bénévoles ont dû résoudre un par un.

J’ai été halluciné de voir la somme de travail qui avait été abattue par un si petit nombre. Surtout dans la mesure où j’ai conscience que je ne vois que la dernière ligne droite du projet. Comment ne pas y adhérer et apporter toute l’aide possible ? Chacun dans son domaine de compétence a pu apporter des éléments qui ont fait avancer les choses. J’ai appris à connaître des gens passionnés mais qui avaient la tête sur les épaules. Ils ont aussi appris à m’accepter et de cela je ne les remercierai jamais assez.

LE PLAISIR DE TRANSMETTRE

Aussi lors des premières journées d’ouverture j’ai pris un plaisir énorme à les regarder. Les regarder sourire en voyant les réactions du public. Des visages qui s’illuminaient presque timidement, mais avec une spontanéité qui faisait plaisir à voir. Un bonheur modeste, mais d’une franchise indiscutable. Il faut dire que le stress induit par les délais à tenir et la réaction du public était à son paroxysme. Les nuits de sommeil étaient courtes et agitées.

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Lorsque les premières armoires ont commencé à se remplir j’ai découvert des consoles que je connaissais, mais aussi une somme de curiosités incroyables. Et il n’était pas seulement question d’admirer une collection impressionnante par sa taille, mais aussi d’en savoir plus et d’en apprendre plus. J’avais déjà vu passer le nom de la Société Occitane d’Electronique (qui sonne de façon amusante SOE comme feu Sony Online Entertainment :)), mais j’ignore presque tout de ses origines et des gens qui ont conçu ses designs.

J’en ai évidemment appris plus grâce à Jérôme, Charley et les autres, et je vais encore en apprendre, mais on touche ici à une notion qui concerne ce que nous faisons à LaCaz : la transmission. Pas juste celle qui concerne les éléments techniques et historiques du jeu vidéo, mais aussi les émotions que cela génère.

CE N’EST PAS UN MUSÉE !

Étant partie prenante du projet je manque sans doute d’objectivité. C’est pourquoi j’ai été à la fois surpris et sensiblement irrité qu’on puisse nier le statut de musée au Pixel Museum. Après l’ouverture, certains affirmaient que ce n’était qu’une exposition temporaire. De plus, deux figures que j’ai en haute estime (Jean Zeid et Jean François Morisse) semblent être de cet avis.

J’ai donc vérifié tout d’abord la définition que l’on pouvait donner à un musée (en buvant de la tisane). Je suis rapidement tombé sur la première référence que Google met en avant, celle du conseil international des musées.

“Un musée est une institution permanente sans but lucratif au service de la société et de son développement ouverte au public, qui acquiert, conserve, étudie, expose et transmet le patrimoine matériel et immatériel de l’humanité et de son environnement à des fins d’études, d’éducation et de délectation.

Cette définition fait référence dans la communauté internationale.”

Le Pixel Museum est une entité privée, mais sans but lucratif. Elle a déjà investi 1,6 million dans la création du projet. Le prix du billet d’entrée pour un adulte (9€) a surpris les premiers visiteurs. A ce jour, le Pixel Museum ne bénéficie d’aucune subvention directe il faut donc bien que de l’argent entre dans les caisses pour payer les charges et les locaux. Si ces derniers sont mis à disposition pendant la première année, ils ne sont pas gratuits (le bail est prévu sur 10 ans). Vous payez un loyer et le musée devra également le faire ! Ceci dit, après une visite qui dure entre une et deux heures selon le temps passé devant les vitrines ou à jouer, tous les visiteurs ont reconnu que pour une place de cinéma le prix était finalement justifié.

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Je ne doute pas que de nouvelles acquisitions vont venir enrichir la collection qui va sans cesse évoluer. Je ne doute pas non plus que nous allons encore apprendre des choses en faisant des recherches sur les divers modèles qui doivent encore révéler leurs secrets. Évidement, le musée n’est pas parfait et ne peut être totalement exhaustif sur la surface qu’il propose. La partie micro informatique a dû se plier à des choix cornéliens sur certains espaces déjà bien chargés.

Je passe sur les autres paramètres de la définition qui me semblent évidents pour revenir sur une chose qu’on ne retrouve effectivement pas dans les autres musées ; la résurgence de souvenirs.

C’est ici que l’existence d’un tel billet sur les pages de LaCazRetro prend tout son sens. Nous mettons toujours un point d’honneur à vous parler de nos souvenirs, de nos ressentis, de nos expériences lorsque nous parlons de jeux. Chacun possède son contexte et une époque spécifique dans laquelle il est lié. Les sourires des bénévoles qui se sont impliqués prenaient leurs origines dans ces souvenirs.

C’EST UNE MACHINE À SOUVENIRS

Alors finalement peu importe qu’on lui accorde ou non le statut de musée. En ce qui me concerne le choix est clair et en dehors de considérations de taille et de nombre de pièces exposées.

Le Pixel Museum, c’est surtout une machine à souvenirs qui s’articule autour du jeu vidéo. J’ai vu des parents qui venaient uniquement pour leurs enfants et qui s’étaient quand même amusés de revoir un “minitel”. J’ai vu des grands parents qui avaient compris que le jeu vidéo ce n’était pas juste des jeux violents. J’ai vu des collectionneurs qui croyaient l’être et qui se sont définis ensuite comme des “petits joueurs” (ce sont leurs propos). J’ai vu des enfants s’amuser comme des fous sur des bornes d’arcade qu’ils n’auraient jamais vues autrement. Des papas et des mamans trop fières de montrer à leurs enfants quelles consoles ils avaient et de les voir s’amuser dessus.

Sous Sol

Et surtout, j’ai parlé, j’ai écouté, j’ai entendu des choses qui se passent à chaque podcast de LaCaz. Un partage de souvenirs, d’une ambiance, d’une époque. Rien qui soit sclérosé et seulement ancré dans le passé, car le jeu vidéo continue d’évoluer et le Pixel Museum aussi. Le rétrogaming est l’avenir des jeux nextgen. Le Pixel Museum donne justement envie de revenir à ces jeux de dernière génération. Parce qu’on y retrouve nos racines et que ce sont nos racines qui nous permettent de vivre et de grandir.

La Retro de Février par Anfalmyr

De temps en temps je lis certaines choses dans les messages de notre communauté, des remarques qui me font sourire car elles sont le fruit d’une sorte de projection sur la manière dont marche LaCazRetro.  Pour la même raison qu’on est amené à imaginer le physique d’un podcasteur qu’on n’a jamais vu et d’être étonné de le voir en vrai tant il ne correspond pas à l’image qu’on s’en était faite; certains poditeurs ont une vision assez définitive et pourtant totalement fausse sur la manière dont un podcast se fait, et plus spécifiquement les nôtres. Du coup, pourquoi ne pas vous l’expliquer? Ça sera plus simple.

 

COMMENT ÇA MARCHE ?

Si une saison de LaCazRetro se lance en septembre, elle commence en réalité en mai; où on se réunit pour préparer la saison à venir au lieu de faire ce qu’il nous plait. Premièrement je fais un tour sur l’agenda de la saison à venir et je marque les dates fixes : énigmes, diffusion, premiers dimanches du mois… Car en plus de faciliter la vision à long terme, ça permet aussi de savoir combien d’émissions on peut faire dans cette saison. Par exemple, pour la saison six, en mai on savait qu’on avait la place pour 21 mardi de diffusion, podcasts standards et hors-séries mélangés. À partir de là on peut regarder notre liste top secrète pour la réduire à 21 sujets. Et c’est important de le faire avant les vacances, car un début de saison est toujours lent à démarrer, entre les retours de vacances différents, la reprise du boulot, les enfants qui reprennent l’école, il vaut mieux se débarrasser de cette organisation dès la fin de saison précédente, quand on est encore tous ensemble et dans le rythme. La Saison se prépare à la fin de la saison précédente.

LA LISTE

Définir la liste des podcasts d’une saison est la partie la plus complexe car elle nécessite un équilibre souvent difficile à trouver. Il faut être équilibré dans les genres de jeux, les époques, les plateformes, et les intervenants de ces émissions. Autre difficulté, il faut au moins trois intervenants pour valider un podcast. Aussi fou que ça puisse paraître, c’est très important pour nous de parler de jeux qu’on connaît, et encore plus fou, tous les chroniqueurs de LaCazRetro ne connaissent pas tous les jeux du monde. C’est souvent très drôle de lire des remarques comme « j’aurais bien aimé entendre machin parler du jeu aussi » sans penser une seule seconde que machin n’a peut-être jamais joué de sa vie à ce jeu-là. Et le plus fou, accrochez-vous à votre siège : ce n’est pas un crime. Du coup on se retrouve autour d’une liste de plus d’une centaine de jeux qu’on va devoir réduire, premièrement par le nombre de cazeurs ayant fait ledit jeu, puis après par rapport à son genre, sa plateforme, son époque. À cette réunion, j’ai souvent dans ma liste une sélection de jeux qui vont fêter leurs dix ans ou leurs vingt ans au cours de la saison à venir, au cas où; mais c’est important de ne pas trop se focaliser là-dessus car on ne sait jamais vraiment comment va se dérouler la saison, alors il vaut mieux éviter de bloquer une date six mois à l’avance. Par exemple, cette saison, le podcast ICO devait sortir la semaine de la sortie de The Last Guardian. Outre l’ultime report de ce dernier, nous avons dû également sortir notre podcast plus tôt que prévu car nous avons été dans l’obligation technique de reporter notre enregistrement du hors-série Émulation. Heureusement qu’on n’en a pas fait des caisses pendant l’enregistrement d’ICO en parlant gratuitement de TLG pour faire genre c’est un podcast à donf sur l’actu’. C’est aussi pour ça qu’on ne donne jamais le numéro du podcast pendant l’enregistrement car rien n’assure qu’ils seront diffusés dans le même ordre qu’ils furent enregistrés.

Une fois la liste finalisée, on détermine le premier bloc, les cinq premiers podcasts qu’on va faire dans cette liste, toujours en étant équilibré dans les genres, époques et intervenants. Quand on a fait ça, le plus dur de la saison est fait. Au début de l’aventure LaCazRetro, on planifiait les podcasts quatre par quatre, et même si ça a tenu, c’est clairement pas la bonne méthode car ça nous empêchait de prendre  de l’avance sur des jeux assez longs qu’on aurait aimé refaire avant d’enregistrer le podcast pour raviver les souvenirs. Du coup, non, on ne prépare pas les podcasts en fonction du succès ou non des podcasts déjà sortis. Car en plus de planifier notre liste longtemps à l’avance, le like n’entre absolument pas en considération dans notre préparation. On fait des podcasts sur des sujets qu’on a envie de traiter, et le fait de les définir en amont nous permet de construire une programmation plus variée et intéressante.

LE CONDUCTEUR

La liste est faite, les premiers podcasts planifiés, passons à la préparation des enregistrements. Sur notre site nous avons un forum privé pour l’équipe qui nous permet de planifier tout ce qu’on fait dans l’année, dont un topic émission où sont préparés en détails nos futurs podcasts. Le process est le même, le premier post est un résumé du conducteur où chacun doit se placer. Animateur, Monteur, Une du mois, Pitch, Univers, Gameplay, Esthétique, OST, Revue de Presse, Anecdotes, Argus. Chaque intervenant se place là où il sent qu’il aura le plus de choses à dire, les rubriques se répartissent de la même façon, et très rapidement on a une version alpha du conducteur. On s’échange quelques liens pour les rubriques, certains apportent des précisions sur leur futures interventions, mais en général on fait en sorte de ne pas trop savoir ce que pensent les autres avant l’enregistrement, afin de garder la spontanéité d’apprendre qu’untel déteste le jeu qu’on adore. Lorsque ce premier conducteur est rempli, on passe au Doodle pour trouver une date d’enregistrement où tous les intervenants seront disponibles. Et prenez en compte qu’on fait ça pour cinq podcasts en même temps. Quelques jours avant l’enregistrement, je pose noir sur blanc le conducteur final, un document word où sont développés dans les différentes parties des angles et des questions que je vais sûrement aborder pendant l’enregistrement. Ce qui me permet ne de pas oublier d’orienter la discussion sur tel ou tel sujet, et aux chroniqueurs de savoir avant l’enregistrement à quelle sauce ils vont être mangés. Tous les podcasts sont préparés de cette façon, on ne fait pas de « podcast à l’arrache ».

LE JOUR-J

En grande majorité, on se retrouve sur Skype le dimanche soir à 21h pour enregistrer. On passe un bon quart d’heure à vérifier que les micros marchent comme il faut, que personne n’a de problème technique, que Evaer enregistre bien la conversation; on refait un petit récap’ du conducteur pour être sûr que tout le monde est prêt, et on se lance. On enregistre dans les conditions du direct, en essayant de se reprendre le moins possible ou d’interrompre le flux le moins possible. Car même si on monte à chaque fois les podcasts pour rogner les blancs, les bruits parasites et autre déglutition, c’est important de conserver la spontanéité d’un enregistrement continu. La tentation serait trop grande de marquer des pauses toutes les deux minutes pour vérifier telle ou telle information et la ressortir comme si on la connaissait depuis le début. On pourrait le faire, on n’est pas en direct. Mais à quel prix? Un rythme lent d’une discussion sans cesse interrompue? Non merci. Et qui plus est, si on se vantait de faire des podcasts ultra complets qui vont à l’encontre de notre concept (qui est, si besoin est de le rappeler, d’échanger des souvenirs de joueurs et non de faire des reviews objectives), nos forums seraient pollués par la Haut Autorité du Pixel qui viendrait nous préciser points par points nos différents oublis et approximations. Ce qui est déjà le cas aujourd’hui alors que c’est – again – absolument pas le concept de LaCazRetro.

On termine l’enregistrement entre 23h et minuit, on vérifie les backups, on envoie les liens importants vers le forum et les backups sur notre serveur pour le monteur. On discute d’idées pour l’énigme de cette émission, parfois on continue le débat entre nous pendant une petite demi-heure supplémentaire. On espère que le podcast est de qualité surtout. En général je mets un temps dingue à m’endormir ces dimanches-là car l’excitation du « direct » met du temps à retomber quand même.

LA POSTPROD

Monter le rush, poster l’énigme, envoyer le montage sur le ftp, préparer le fichier xml pour qu’iTunes mette à jour notre liste de podcasts, faire la bannière et le billet du podcast, préparer les posts sur Twitter et Facebook… Toutes ces petites tâches de post-production sont aussi importantes que la préparation des enregistrements. Les finitions sont toujours délicates car c’est ce qui va mettre en forme la sortie de notre podcast pour vous permettre d’écouter l’émission dans les meilleures conditions. Quand le podcast sort, le truc est fini, c’est carré. Être amateur n’a jamais légitimé de faire les choses à moitié.

LA SORTIE

Quand le podcast sort, on est probablement en train de préparer l’enregistrement d’une future émission, et le podcast qui sort a probablement été enregistré il y a trois semaines. On guette les premiers retours de nos plus fidèles poditeurs, on partage le billet sur les réseaux sociaux, et on attend. En général il faut trois jours pour voir le premier afflux de commentaires sur le site, et ça dure pendant quelques jours. Par rapport à d’autres blogs de notre style, je trouve qu’on a beaucoup de commentaires, et c’est quelque chose dont je suis particulièrement fier. Aujourd’hui les gens réagissent plus facilement sur Twitter et Facebook avec un petit mot, mais de moins en moins en laissant un commentaire sur le billet du site. Du coup c’est toujours avec beaucoup de plaisir de vous voir nombreux à partager vos propres souvenirs sur le jeu qu’on traite. Je sais toujours pas pourquoi vous le faîtes plus chez nous que chez les voisins, mais je vous kiffe pour ça.

Vous savez donc maintenant comment se fabrique un podcast de LaCazRetro, du premier brainstorming à la diffusion publique. Ça prend du temps, évidemment, c’est un investissement pour chaque membre de l’équipe, et c’est parce qu’on s’y consacre tous les uns pour les autres qu’on tient le rythme depuis six saisons. L’envie peut être là, mais si l’organisation ne suit pas, on ne peut rien faire. On s’est organisé avec le temps en trouvant les solutions les plus confortables pour tout le monde, pour nous permettre d’optimiser notre temps libre pour faire des podcasts dans les meilleures conditions et ne pas se retrouver à avoir la tête dans le guidon sans voir qu’on fonce droit dans le mur. Par exemple je sais aujourd’hui que beaucoup de nos poditeurs choisissent leurs sujets, qu’ils ne vont pas écouter un podcast parce que le sujet ne leur parle pas plus que ça. C’est normal, je le comprends, mais ça n’empêche que c’est un crève-cœur car on a passé autant de temps sur ce podcast-là que sur un autre, et que notre plus grande satisfaction est de lire un poditeurs curieux nous dire qu’il s’est lancé le jeu pour la première fois parce qu’on lui a donné envie de s’y essayer. Mais on a rarement le temps de se morfondre de voir un podcast qui nous tenait à cœur recevoir bien moins de retours que d’autres, car on est en train d’en préparer un autre, et le meilleur podcast, c’est toujours le prochain.

La Retro de Janvier par Anfalmyr

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Le mois de Janvier touche à sa fin et la machine semble avoir repris après notre pause de fin d’année. Car oui, même si pour vous il n’y a pas eu de coupure dans la diffusion des émissions, on a quand même pris des vacances. Du coup la fin du mois de Janvier marque le début de la dernière ligne droite de la saison, et les premiers préparatifs de la saison à venir. On programme les dates d’enregistrement de nos dernières émissions, et on commence à discuter de la suite de l’aventure. Ce qu’on veut faire, comment on veut le faire, etc… Alors forcément, quand on arrive en janvier, c’est le mois parfait pour prendre ses bonnes résolutions. Et si je vous partageais les miennes?

PLUS D’INVITÉS DANS LES PODCASTS

Personne ne nous a fait la remarque, mais effectivement depuis deux saisons nous recevons moins d’invités que les saisons précédentes. La raison est toute bête, ce n’est pas parce que plus personne ne veut venir discuter avec nous, mais parce qu’on n’a pas invité de gens, ou très peu. Mais pourquoi donc me demanderiez vous d’un air taquin? Et bien, en partie, parce qu’on a trouvé important de permettre aux nouvelles recrues de l’équipe de trouver leurs marques et leurs aises. Ça n’a l’air de rien comme ça, mais un des objectifs principaux pour nous depuis deux ans est d’intégrer nos nouveaux camarades de sorte qu’il n’y ait plus aucune distinction entre les cazeurs qui sont là depuis Actraiser, et ceux qui nous ont rejoint depuis. Aujourd’hui je pense que l’objectif est en grande partie rempli; du coup il y a de fortes chances qu’on ressorte le carnet « wishlist vip ». Et puis comme j’en fais une de mes bonnes résolutions, au moins vous serez là pour me le rappeler.

PRÉPARER LA SAISON 7

Ne pas oublier de bien préparer la prochaine saison de LaCazRetro, et ce le plus tôt possible histoire d’être fin prêt pour septembre ! Plus tôt vous vous préparez, mieux c’est. Au départ de l’aventure on préparait les podcasts par groupe de quatre, ne nous donnant par moment que quelques jours pour préparer le premier podcast du nouveau bloc. En préparant notre liste en amont, non seulement on se donne du temps pour réviser sereinement, mais ça nous permet surtout de construire une grille homogène et réfléchie. On cherche à être variés dans les sujets, les époques ou les plateformes traitées. Variés également dans les interventions des chroniqueurs, pour éviter qu’un chroniqueur ait deux podcasts à enregistrer à la suite puis plus rien pendant plus d’un mois. Le choix de la liste des sujets de la saison est donc très important et complexe à caler. Mais une fois que c’est fait, le plus dur est passé. Bien se préparer en amont nous permet également de discuter des modifications à apporter au site, que ça soit un ajout ou un retrait, concernant telle ou telle partie de notre contenu. Comme beaucoup d’entre vous, je n’aime pas les gens qui s’annoncent avec une tonne de contenu, et qui s’essoufflent au bout de trois mois en laissant leur public sans info. Être ambitieux c’est bien, connaître ses limites avant de se lancer, c’est mieux. Et dans une activité de groupe comme LaCazRetro, c’est important de sentir les envies de chacun pour voir ce que le groupe peut faire.

FAIRE UN JEU RÉTRO PAR MOIS

Bonne résolution perso concernant le rétrogaming et pas uniquement LaCazretro, la fameuse liste de jeux à faire ! Cette liste ne cesse de s’allonger années après années, et plus ça va, plus les vieux jeux que j’aimerais faire deviennent « ces vieux jeux que je ne ferai probablement jamais« . Alors cette année, je dis non ! Cette année je prends comme bonne résolution de me faire un jeu retro par mois ! Et pour me motiver à tenir cette résolution, je vais probablement le faire via ma chaîne Twitch pour que VOUS me motiviez à prendre cette habitude plutôt qu’à passer trop d’heures sur des jeux récents qui ne se finissent jamais. J’aime beaucoup le stream, et je pense que ça peut également être un très bon moyen pour se trouver une motivation à poursuivre un jeu rétro au lieu d’y jouer une heure pour voir et de ne plus jamais y toucher. Pour la même raison que j’aime me mater un vieux film qui avait échappé jusque là à mon radar, je me dis que vous pourriez m’aider à faire de même pour les vieux jeux !

 

ÉCOUTER PLUS DE PODCASTS

On pourrait se  dire que c’est un comble, mais je pense que c’est une chose récurrente chez de nombreux podcasteurs. Faire du podcast n’implique pas forcément être un gros consommateur de pods. Je sais que certains dans l’équipe n’en écoutent tout simplement jamais; moi de mon côté j’en écoute mais pas assez à mon goût. J’ai évidemment mes incontournables comme Capture Mag, Les Démons du Midi ou ScreenJunkies Movie Fight, que je ne rate sous aucun prétexte, mais pour le reste du monde j’avoue avoir du mal à me sentir comme un public fidélisé. Mais comme je me sens privilégié avec lacaz de voir autant de gens venir commenter à chaque sortie de podcast, je me dis que ça serait un juste retour que j’en fasse de même avec les podcasts que je suis. Alors cette année, je vais faire ma groupie !

 

LE STUNFEST CHEZ JIPÉ

Vous le savez sûrement, mais il n’y aura pas de Stunfest en 2017, et j’en suis très triste. Le festival des cultures vidéoludiques était devenu un vrai rendez-vous pour nous à lacaz, et on était d’ailleurs super nombreux l’année dernière à aller à Rennes pour y passer le week-end. En plus avec la pénurie de carburant y’avait une ambiance digne de MadMax c’était génial. Mais du coup, l’association 3Hit Combo a pris la sage initiative de prendre une année de réflexion pour repenser à un super festival victime de son succès et de la place disponible à Rennes, ce qui veut dire qu’on ne se retrouvera pas au Liberté en mai. En revanche, joignez vous à moi pour le fabuleux hashtag #StunfestChezJipé histoire qu’on passe le week-end tous ensemble chez Jipé à jouer à des vieux jeux et manger des m&m’s !

 

Et vous les amis, quelles bonnes résolutions retrovidéoludiques avez-vous prises?

La Retro de Décembre par Anfalmyr

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On approche des fêtes, ce qui signifie que le net gaming va être rempli de tops, de sélections, de guide de Noël et autre rétrospective de l’année passée. Et c’est bien. De notre côté sur lacazretro, décembre est synonyme d’une succession gargantuesque d’anniversaires à fêter. C’est l’époque de sortie des consoles majeures et des gros jeux de l’année, alors forcément quand on traite de tout ce qui a plus de dix ans, on ne sait plus où donner de la tête à l’approche des fêtes de fin d’année. Du coup je serais tenté de vous faire une petite revue des troupes pour voir quels jeux vont passer la barre symbolique des dix ans l’année prochaine, et pourront donc être traités dans notre podcast. Mais non j’ai pas envie. Pour ce dernier édito de l’année j’ai envie de vous faire partager un moment de noël gaming perso.

LA PLAYSTATION

La Playstation fut ma première console rien qu’à moi. C’est toujours un grand moment, surtout quand on est le petit frère et qu’on voit passer les consoles depuis sa plus tendre enfance sans que ça soit la sienne. Autrefois on m’offrait des jeux, mais pour la console de mon grand frère. Aussi bons fussent-ils, ce n’est pas la même chose qu’avoir sa propre console. Puis vint le Noël 1998. Je venais de rentrer au CM2, on vivait dans une France championne du monde de foot, mon frère avait pris la chambre des parents et j’avais donc ma propre chambre. Bref, c’était cool. À cette époque, je jouais aux jeux vidéo principalement dans la chambre de mon frère, car il avait une petite télé cathodique à laquelle était branchée la Sega Saturn qu’il avait eu quelques temps plus tôt. Moi je n’avais pas de télé dans ma chambre, je ne pouvais même pas jouer de mon côté à cette bonne vieille Megadrive délaissée. Mais c’était cool, le dimanche matin je montais dans la chambre de mon frère pour augmenter le nombre de vies de DIE HARD ARCADE pendant qu’il regardait téléfoot, puis lorsque l’émission était terminée, mon frère remontait pour qu’on puisse finir le jeu une énième fois.

Et vint donc le noël 1998, où mon frère me conseilla de demander une « Playstation » à Noël parce qu’il avait vu la console tourner chez un copain à lui et il trouvait ça super. Je ne savais pas trop ce que c’était, car dans la famille on était plutôt sega-fans, et à dix ans je ne m’intéressais absolument pas aux marques des consoles. Mais mon frère avait vu un certain Final Fantasy VII et m’avait dit « tu vas voir c’est comme Shining Force mais en mieux« , en gros. Alors je l’ai demandé sur ma liste. Quelques jours avant noël, je ne sais plus trop comment, j’ai eu la confirmation que j’aurais bien la console sous le sapin. Je ne vous raconte pas l’état d’excitation qui était le mien à ce moment-là. À tel point que, le matin du 24, je ne tenais plus en place. J’étais tellement surexcité par la soirée à venir que ma mère m’a dit d’aller faire un tour en vélo tellement j’étais insupportable ! Et j’y suis allé, j’ai fait mon petit tour en VTT dans les rues désertes et fraîches de mon petit patelin, m’imaginant les folles aventures que j’allais pouvoir vivre avec cette curieuse nouvelle machine grise dont tout le monde me parlait et dont j’ignorais presque tout. Seul bémol dans ces joyeuses projections, j’allais sans doute devoir négocier avec mon frère d’utiliser sa télé pour pouvoir y jouer, voire pire, demander à la placer dans le salon. Mais peu importe, j’allais avoir MA console !

Le réveillon de Noël est arrivé. Et dans ma famille, la tradition voulait qu’on ouvre les cadeaux le soir du réveillon car mon père travaillait régulièrement le matin de Noël. Mais avant de se lancer dans les joyeusetés, on prend l’apéritif, et on déguste les entrées préparées avec amour par ma maman. Le temps que le gigot finisse de cuir dans le four, on se précipitait dans le salon décoré sobrement de milliards de guirlandes électriques par mon père. Curieusement, cette année mes cadeaux étaient posés non pas au pied du sapin, mais sur un gros socle cubique en papier craft coloré. À la vue de cette mise en scène, je me suis dit que les parents m’envoyaient un message comme quoi mon cadeau n’était pas donné et que je n’avais pas intérêt à négliger l’investissement que ça représentait pour eux. Soit, j’ai compris le message. Chacun ouvre ses cadeaux à tour de rôle, et vint mon tour. On me désigne l’ordre d’ouverture de mes cadeaux. Premier cadeau : Une Dualshock. OUI ! Tu as beau savoir que tu vas l’avoir, ça n’y change rien. Déchirer le papier-cadeau rouge et or que ma mère avait plié soigneusement pour découvrir cette manette grise dotée de deux étranges excroissances foncées en son centre, quel plaisir ! Je me souviens avoir observé cette manette, découvert les symboles qui ornaient ses boutons, tellement différente de la manette de la Saturn. Ensuite, mon frère m’invita à ouvrir un cadeau carré de petite taille, comme un boitier de CD audio mais en bien plus large, peut-être deux boîtiers dans le même cadeau? FAUX (pardon). Sous ce papier cadeau : Final Fantasy VII. Je savais que c’était le choix de mon frère, car je ne savais pas du tout ce qu’était ce jeu, et je me demandais si j’allais comprendre quelque chose à l’histoire vu que je n’avais pas joué aux six premiers épisodes. Mais je n’avais jamais vu un boitier aussi classe, et les images au dos de la boite donnaient tellement envie.

Puis vint le moment où on m’invita à ouvrir le gros cadeau. Moment d’excitation intense lorsque j’ai découvert cette grosse boite cartonnée gris métal, avec ce titre : PLAYSTATION. Un premier regard et je me suis dit que l’apparence de cette console faisait nettement plus enfantin que la grosse Sega Saturn noire. Là on avait des gros boutons ronds, une couleur aujourd’hui mythique mais rappelant la Snes, console du passé à l’époque. Mais rien à faire ! C’était MA console ! J’étais joie, et il me restait encore un cadeau à ouvrir ! Forme allongée, je n’avais aucune idée de ce que ça pouvait être. Je déchire le papier, et là, une télécommande noire. Pas compris. Je regarde l’objet pendant quelques secondes, et je demande « ah y’a même une télécommande Playstation?« . Et là je regarde mon frère pour vérifier si j’avais bon, et je le vois en train de jeter des regards insistants en direction du gros bloc de papier craft que je pensais n’être qu’un socle…

Nan ! Impossible ! Pas l’année où on m’offre une console! Et si. Ce n’était pas un socle, mais le camouflage de mon dernier cadeau : ma propre télé cathodique ! Ce soir là je suis devenu indépendant vidéoludiquement parlant. Bon du coup j’ai jamais eu aussi peu de jeux sur une console de toute ma carrière de joueur, mais mon frère a très rapidement remédié à ce problème en envoyant ma chère et tendre chez un de ses amis pour la trafiquer (et foirer ses soudures pour me la garder un mois de plus, au passage). À peine le temps de me remettre de mes émotions en serrant mes parents aussi fort que je le pouvais autour de mes petits bras de lâche, qu’on m’annonce qu’il faut retourner manger. Curieusement à ce moment-là, je n’avais plus très faim. Étonnant n’est-ce pas? Mais je suis resté sage, du moins en apparence, jusqu’à la fin du plat de résistance. Le gigot terminé, on m’autorisa à aller brancher la Playstation « pour voir si elle marche« , mais dans la chambre de mon frère, pas le temps d’installer ma télé. Je suis donc monté avec mon frère pour brancher la console et lancer le CD de démos proposé dans la boite. On allume la télé, on la branche sur AV, j’appuie sur le bouton On pour la toute première fois. Au départ, un écran noir; et puis un son.

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Aujourd’hui ce son rappelle beaucoup de choses aux nostalgiques, mais quand tu l’entends pour la première fois, c’est le futur. Une variante du son THX pour le cinéma. La compilation de démo s’est lancée, et comme je ne savais pas trop quoi prendre, j’ai lancé un jeu de course, un certain Gran Turismo. Et là ce fut une claque monstrueuse. Un réalisme que je n’avais encore jamais vu, des reflets sur les voitures, de la 3D d’une netteté incomparable à ce que proposait la Sega Saturn, et ma manette vibrait !! C’était fou ! Je me prenais un mur, je ressentais le choc sur ma manette. Waouweffect immédiat, je suis descendu en trombe dans le salon pour annoncer ma découverte à mon père.  Je crois que mon paternel, gros fanboy sega qu’il était, n’avait pas anticipé non plus l’effet Playstation. Et lorsqu’il prit dans ses grosses paluches le curieux pad Dualshock pour tester un circuit de cette démo de Gran Turismo, il a scotché. Il jouait pour la première fois à une simulation auto sur console, avec de vraies marques de voitures et  tout. À partir de ce Noël mon père n’a jamais lâché la série GT. Même ma tante, qui ne s’était jamais intéressée à ces jeux électroniques, était montée voir cette curiosité. Je me souviens de la voir bluffée (et un peu inquiète) devant tant de réalisme, et de lâcher la manette à la première vibration, trouvant cette feature extrêmement perturbante.

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Après cette mise en bouche, il fallait redescendre pour déguster le dessert. Et on ne dit jamais non à un gâteau au chocolat, surtout qu’à l’époque c’était toujours à moi qu’on filait les petites décorations sucrées et chocolatées. Une fois le gâteau dévoré à en avoir jusqu’au front, et alors que les adultes s’offraient un petit digestif en s’engueulant sur des sujets de société qui me dépassaient, nous nous sommes esquivés avec mon frère pour lancer ce fameux Final Fantasy VII. Là c’est mon frère qui a pris la manette et qui a fait le début du jeu. Une intro en images de synthèse se lance. Nos yeux s’écarquillent face à un tel niveau de beauté. Pour mémoire, la dernière cinématique en image de synthèse que nous ayons vu, provenait du Tomb Raider et du Night de la Saturn. De biens belles images certes, mais là on montait de plusieurs niveaux d’un coup. Et ce qui nous avait bluffé surtout, c’est le passage instantané de la cinématique au jeu, et le mélange des deux à certains moments qui rendaient cette découverte parfaitement ahurissante. Et quelle musique! Quelle entrée en scène dans cette histoire ! Le temps de battre le premier boss robot/scorpion et de se sortir miraculeusement de l’explosion de cette centrale, qu’il commençait à se faire tard, et nos invités allaient s’en retourner chez eux.

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Vint le temps de jeter les montagnes de papiers-cadeau déchirés, les bolducs entortillés, les bouts de scotch vagabonds, et les boites de Pyrénéen vides. Mes parents retirèrent leurs chaussures et se lovèrent dans leurs fauteuils noirs, soulagés que la soirée tant attendue se soit bien passée, et admirant le spectacle d’un Noël réussi à la lumière des loupiotes clignotantes du sapin.  On ignorait encore qu’on allait se taper la grande tempête de 99 l’hiver d’après, et que l’ambiance serait loin d’être aussi joviale. On profitait. La vaisselle attendrait le lendemain, le cristal des grand-parents séchera renversé sur les torchons étalés sur la table de la cuisine, on mangera du gâteau au chocolat à 11h et un sandwich au foie gras à midi avec un fond de Champomy. Mais pour l’heure, avant de se coucher, une ultime découverte tardive de cette nouvelle console, avec la démo de Kula World. Jeu de puzzle rigolo et coloré et sensation de vertige dingue pour le petit Anfa de l’époque. Mais à une heure pareille, c’était plus par gourmandise que porté par un véritable intérêt que je jouais à ça. Juste pour le plaisir de manipuler ces joysticks rugueux et de regarder régulièrement la manette pour savoir où se trouvait tel ou tel bouton. Quelques minutes supplémentaires et il me fallu quitter la chambre de mon frère et faire un gros bisou d’amour à mes parents pour ce noël inoubliable. Je n’ai que très peu dormi cette nuit-là, évidemment, trop excité d’imaginer le lendemain matin où je pourrais installer ma propre télévision rien qu’à moi dans ma chambre et y brancher ma propre console de jeux rien qu’à moi! Non mais imaginez un peu ! Non seulement j’allais avoir une Playstation dans ma chambre, mais j’allais aussi pouvoir brancher la Megadrive pour les périodes de vache maigre (surtout pendant le mois où on m’a privé de ma Psx pour la pucer). C’était dingue. C’est à partir de cette période que j’ai commencé à vraiment prendre mon temps pour apprécier un jeu et à découvrir des titres tout seul.

J’ai eu la chance de connaître bien des Noël mémorables, mais celui-là figure probablement à la première place. Je quittais l’enfance pour entrer doucement dans ma période adolescente, et cette indépendance vidéoludique a certainement joué un rôle important dans mes goûts d’aujourd’hui. Certains d’entre vous ont probablement eu un jour un magnétoscope rien qu’à eux dans leur chambre et se sont fait un plaisir d’aller au vidéoclub de leur patelin pour louer des VHS que seuls eux avaient envie de voir; d’autres ont eu une chaîne Hi-Fi ou un walkman et se sont fait leur propre culture musicale de leur côté de la même manière; et bien moi c’est pareil avec le jeu vidéo. Aujourd’hui on a troqué la soirée découverte pour la soirée installation et mise à jour, mais finalement une fois qu’on est dans le jeu, pour peu qu’on évite de ruiner l’instant en livetweetant sa découverte à renfort de phrases cyniques pour gratter quelques RT, le plaisir reste le même. Et en matière de jeu vidéo, il n’y a rien de plus excitant que de recevoir une console à Noël. Pour moi, c’était la Playstation. Et vous?

 

La Retro de Novembre par Anfalmyr

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La Wii vient de fêter ses dix ans. Bim. Ça c’est fait. Pendant que certains digèrent la nouvelle et réalisent que le temps des cerises est de plus en plus loin, il est important de noter que la Wii et les autres plateformes de septième génération entrent dans le cercle d’éligibilité de La Caz’ Retro ! Oui, ça fout un coup. Certains d’entre vous pourront tenter de débattre avec nous sur la définition-même de retrogaming, car après tout, la limite de dix ans que nous nous sommes fixés lorsque nous avons lancé le podcast n’est pas un fait établi. C’est notre définition. Pour d’autres, le retrogaming ne concerne que l’époque 8-16 bits, ce qui n’a aucun sens pour moi mais après tout pourquoi pas. Donc, pour nous, la septième génération de plateformes vidéoludiques va pouvoir commencer à être traitée sur nos ondes, et si j’en vois déjà commencer à ricaner et s’imaginer que nous allons forcément moquer cette génération-là face à celles de notre enfance, je pense au contraire que nous allons pouvoir traiter de la période la plus riche qu’ait jamais connu le petit monde du jeu vidéo.

Souvenons nous, E3 2005, feu Satoru Iwata dévoile la Nintendo Revolution. et annonce que la bataille à venir ne se fera pas sur les spécifications techniques mais sur l’innovation. Petite phrase en direction de Sony et sa PS3 pleine de Cell pour qui l’avenir consiste à faire la même chose que la PS2 mais en plus gros. Aveuglés par le succès historique de leur précédente machine, Sony regarde la Xbox360 et la Nintendo Revolution avec trop d’arrogance, allant jusqu’à dire que la septième génération commencera quand ils l’auront décidé. Mais pendant ce temps-là, Mr Iwata présente une console toute petite, et une manette en forme de télécommande… Et on assiste à un trailer de gens qui jouent. Des jeunes, des vieux, des jeux de tir, de la musique, des jeux de courses… Personne ne le sait à ce moment-là, mais on assiste à la naissance de la console la plus vendue de sa génération, et de l’explosion populaire du motion gaming de la WII. Mais pour le moment, le milieu du jv est en ébullition, il s’imagine le champ des possibles, les idées de gameplay, les changements fondamentaux sur les séries traditionnelles… Il fantasme quoi.

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Un jour le motion gaming allait révolutionner le jeu vidéo, le lendemain il allait le tuer, et au final il n’aura été que le gimmick d’une génération. Mais ça nous offre des sujets de discussion passionnants, un peu comme pour les jeux en FullMotionVideo. Pour la première fois depuis vingt ans, une génération se lance sans console SEGA, tous les adversaires de Nintendo misent à fond sur les fonctionnalités online alors que Shigeru Miyamoto n’y voyait alors pas grand intérêt; sans parler du marché japonais qui s’apprête à connaître une époque particulièrement mouvementée, entre les développeurs peu armés pour affronter le niveau de production requis pour cette génération, et le public délaissant les consoles pour le jeu mobile. Les cartes sont prêtes à être redistribuées. C’est donc dans cette période d’incertitude que Nintendo tente deux choses : l’innovation hardware pour son futur, et la conservation de son patrimoine.

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Ce qui est particulièrement parlant dans cet extrait, c’est de voir la rétrocompatibilité devenir retrogaming sur la scène-même de la conférence Nintendo, sous les hourras hystériques de l’assemblée. En annonçant la virtual console comme argument marketing fort, Nintendo confirmait la tendance du retrogaming comme un véritable marché sur lequel capitaliser à moindre coût. Une mise en avant qui dépasse de loin le cadre des compilations Namco et Capcom qu’on s’achetait en occaz’ pendant les périodes de vaches maigres. Jouer à de nouveaux titres différents dans leur approche, pouvoir jouer à de vieux classiques sur la même machine… Nintendo avait très vite compris qu’il faisait dorénavant figure de dernier gardien du Temple (de l’eau) et que les parents qui allaient acheter la Nintendo Revolution pour jouer en famille étaient également les enfants qui s’usèrent les mimines sur le pad de la NES autrefois. Et ils seront bien entendu suivis par Sony et Microsoft qui proposeront également des vieux jeux à télécharger sur leurs stores; pour quelle qualité et pour quel prix? Là aussi on aura de quoi débattre, entre fidélité de l’émulation, prix psychologique et offre suffisante, il y aura de quoi faire !

WII, mais encore?

Avant que la Wii ne conquiert le grand public avec ses jeux familiaux bon enfant, quel jeu représentait à lui tout seul le « JV » moderne pour les médias grand public? WORLD OF WARCRAFT. Appréciez le grand écart. Blizzard avait ouvert un genre ultra hardcore pciste au grand public pour le plus grand bonheur de son portefeuille et la plus grande crainte de parents terrifiés par la menace de ces meuporgs. D’un côté une expérience faussement solitaire et véritablement chronophage, de l’autre des récréations bon enfant, le fameux « effet raclette » qu’on pouvait entendre dans les podcasts du tout jeune site Gameblog. Et alors que Sony et Microsoft poursuivaient la recette de la sixième génération, un marché de niche allait devenir prépondérant.

En 2007, Apple lançait le premier Iphone, et l’AppStore l’année d’après. Révolution dans notre manière d’utiliser internet, il a aussi ouvert un marché gargantuesque de joueurs occasionnels désireux de jouer quelques minutes sur un siège de métro ou dans une salle d’attente. Le SnackGaming qui s’amorçait sur Smartphone n’était finalement pas si éloigné de l’expérience apéritive de la Wii, et on en a un exemple flagrant avec SEGA, qui nous a pondu coup sur coup SUPER MONKEY BALL BANANA BLITZ en 2006 sur WII, et SUPER MONKEY BALL IOS sur iPhone en 2008, l’un des tous premiers jeux iPhone est un jeu SEGA.

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Au même moment, le réseau social Facebook commence à exploser auprès du très grand public, et ce partout dans le monde. SnackGaming et SocialGaming; le terrain était propice à un retour fracassant de ces « petits jeux » flash sur lesquels on se connectait le soir pour jouer dix minutes afin de collecter quelques pièces d’or ou de nourrir notre élevage de cochons virtuels. Des jeux-concept pas si éloignés que ça de l’arcade et de l’époque garage games, ainsi que des mécaniques de fidélisation qui auguraient de ce que deviendrait le jeu vidéo aujourd’hui. À ce moment-là, le jeu vidéo est devenu tellement accessible qu’on a enfin commencé à le considérer comme une activité qu’on partage aussi simplement qu’une autre, d’une part à ses amis, mais aussi sur les plateformes de partage de vidéos. Dailymotion, Youtube.. Et si on se filmait en train de jouer ?  « Venez m’aider à avancer dans ce jeu« , « Regardez le succès que je viens de débloquer! » « Regardez comment c’est moi le plus fort à ce jeu!« . Mais tout le monde n’avait pas les moyens de s’offrir un boitier d’acquisition pour capturer ses sessions sur console… Sauf si on avait fraps et un émulateur, là on pouvait se mettre à capturer du retro à moindre coût… tiens tiens… C’est à cette époque d’ailleurs qu’on fut nombreux à réaliser qu’en fait on était vraiment pas bon aux jeux vidéo, et que nous avons  commencé à peopliser les joueurs.

Il y a dix ans, le Jeu Vidéo marquait certainement sa plus large métamorphose, au point qu’il est devenu aujourd’hui particulièrement protéiforme. Le jeu vidéo a commencé à se digitaliser, la plateforme Steam a commencé à profondément s’installer dans les us et coutumes des joueurs pc, et ces magasins dématérialisés permettront à la scène indé de se lancer quelques années plus tard. Alors je sais pas pour vous, mais moi quand je vois le programme qui nous attend, je trépigne d’impatience! Et ça c’est juste pour le décorum, parce qu’on n’a pas encore parlé des jeux qu’on va pouvoir traiter l’année prochaine, en plus du reste du catalogue vidéoludique existant depuis Tennis for Two. Déjà que notre liste de jeux à traiter est à l’heure actuelle longue comme un jour sans M&m’s, ça ne va pas s’améliorer vous pouvez me croire ! 

La Retro d’Octobre par Anfalmyr

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Ce mois-ci en préparant le premier numéro du Grand Quiz de la saison, je me suis retrouvé à feuilleter pas mal de magazines d’époque pour un jeu basé sur les accroches de publicité. Et je dois vous avouer que me replonger dans ces réclames alors qu’on vit une époque d’indigestion flagrante envers la publicité m’a fait un bien fou. Tantôt gores, tantôt sexistes, tantôt bien vues, ces pubs papiers font partie à mon sens du décorum lié au retrogaming, au moins autant que le classeur d’astuces ou l’odeur de la cathodique qui chauffe. Du coup, histoire de profiter de mes dernières recherches, je vous invite à replonger avec moi dans ces vieilles pubs de magazine !

 

Consoles + 027 - Page 017 (décembre 1993)

Si vous voyez SEGA se planter, c’est qu’ils sont sous l’effet de substances illicites

 

Consoles + 027 - Page 141 (décembre 1993)

Soyons honnêtes, le titre se suffit à lui-même. Pas besoin d’en dire plus.

Consoles + 056 - Page 043 (juillet - août 1996)

Naissance d’une série culte

 

Consoles + 119 - Page 019 (décembre 2001)

Autant l’image fait très infiltration, autant le « attention ça fait un peu peur » ?

 

 

Consoles + 131 - Page 035 (décembre 2002)

La vanne était facile, mais elle marche tellement bien.

 

Consoles + 131 - Page 037 (décembre 2002)

rassurant..

Consoles + 143 - Page 017 (décembre 2003)

Quand ça veut pas…

 

Consoles + 143 - Page 025 (décembre 2003)

Cette accroche est extraordinaire.

Consoles+ 049 - Page 090a (1995-12)

« Les Meilleurs Jeux » rien que ça

 

Consoles+ 095 - Page 041 (1999-12)

La phrase qui ne veut rien dire, mais n’oublions pas de surligner le nom du jeu que les gens connaissent déjà.

Player One n°103 (Décembre 1999) - Page 021

Enfance brisée

 

pub zelda 3

cliquez pour agrandir

 

Consoles + 119 - Page 006 (décembre 2001) Consoles + 119 - Page 007 (décembre 2001)

Consoles + 083 - Page 178 (décembre 1998)Consoles + 083 - Page 179 (décembre 1998)

Consoles + 119 - Page 044 (décembre 2001) Consoles + 119 - Page 045 (décembre 2001)

C’est grâce à des sites comme abandonware-magazine qu’on peut aussi facilement se replonger dans ces lectures passées. Merci à eux et aux acharnés qui scannent leurs mags avec beaucoup de soin. Et vous, vous avez un souvenir précis sur une pub croisée dans un mag’ ? Partagez nous ça dans les commentaires ! 

La Retro de Septembre par Anfalmyr

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Maintenant qu’on a repris le chemin des écoliers et que le podcast est bien lancé, on va pouvoir jeter un œil sur le cru 2016/2017 du podcast français histoire de voir comment tout ce petit monde va évoluer cette année. 

Je pense que ça n’a échappé à personne, la saison dernière a été marquée par l’arrivée en grande pompe de BingeAudio et de sa brochette de podcasts. La tentative d’installer un network de podcasts audio n’a rien de nouveau et compte malheureusement plus d’échecs que de francs succès. Mais la stratégie de l’équipe de Joel Ronez est ma foi fort intéressante, puisqu’elle consiste à communiquer sur le fait que BingeAudio « réinvente le podcast » grâce notamment au soutien des plumes bien placées qui peuvent appuyer cette démarche en écrivant peu ou prou que les gens qui s’amusaient avec un micro jusqu’ici c’était bien sympa, mais que maintenant on va parler serious business entre potes, donc la cours de récré c’est terminé. Et j’ai envie de vous dire « pourquoi pas! ». Effectivement si le podcast audio a tant de mal à évoluer en comparaison de la vidéo, c’est peut-être que nous sommes effectivement une bande d’enfants jouant dans un bac à sable merveilleux mais sans savoir vraiment ce qu’on peut y faire. À l’instar de Youtube qui a ses Studio Bagel et GoldenMoustache, peut-être que le podcast audio a besoin de telles initiatives pour que les créateurs de moindre ambition puissent également bénéficier d’une nouvelle médiatisation. Peut-être verrons-nous un jour apparaître un ersatz de Youtube Space mais pour les utilisateurs d’iTunes avec un studio d’enregistrement clé en main. Pourquoi pas, mais avec la multiplication des plateformes de lecture, c’est une perspective que je sens malheureusement assez lointaine. Mais en même temps c’est ce qui reste excitant à propos du podcast audio, c’est que rien n’est encore figé et que les certitudes d’aujourd’hui peuvent être les désillusions de demain. Tant qu’il y a des gens prêts à risquer de se planter, y’a de l’espoir. Je pense aussi à RadioKawa qui tente des choses super intéressantes mais qui ne jouit pas forcément de la même force de frappe que Binge.

Mais du côté du bac à sable que se passe-t-il? Déjà ce début de saison a vu le départ de Kaik, historique animateur de Gamerside (et meilleur animateur de podcast en france à mon goût). Une page se tourne mais GMS reste entre d’excellentes mains et je leur fais plein de bisous pour ce nouveau départ que représente Super Gamerside. C’est très difficile d’évoluer quand on est installé depuis si longtemps et que tes abonnés n’aiment pas le changement. Le fait est qu’on est comme vous, on vieillit, nos habitudes et nos goûts évoluent, c’est inévitable que notre contenu évolue également puisque à notre niveau il faut qu’on fasse avant-tout quelque chose qui nous ressemble. Ce qui compte c’est de garder une ligne, un fil rouge sur lequel on peut se reposer et autour duquel construire son contenu. J’ai d’ailleurs une pensée pour les autres « collègues » qui se sont lancés à peu près en même temps que nous et avec qui on discute sur la manière de faire, que ça soit dans le fond ou la forme. Que ça soit ceux qui se sont arrêtés en chemin et ceux qui continuent l’aventure. Rejoins comme moi le groupe des fans de CaptureMag qui attendent qu’Arnaud Bordas revienne sur Paris !

Cette année plus encore que l’année passée, pour se démarquer sur le net dans ce flux ininterrompu de contenus, faut se lever tôt ! Il se crée autant de podcasts par mois qu’il s’en arrête, du coup les gens sont de plus en plus méfiants et préfèrent attendre qu’un podcast soit installé pour s’y abonner, ce qui complique donc le fait de s’installer. Dans une époque où chacun essaye de trouver sa place et où un Retweet « à dérouler » vaut mieux qu’un long discours, je crains que de plus en plus de nouveaux contenus tentent de se démarquer en basant leur communication sur la confrontation. Non pas l’émergence d’une culture du clash pour le podcast audio, ça serait aussi ridicule que de voir des gamins se bastonner pour le dernier flamby; mais la crainte de voir apparaître de plus en plus de contenus dont le sujet serait de « répondre » au contenu d’un autre créateur. C’est une pratique qui s’installe de plus en plus sur Youtube et qui me met un peu mal à l’aise je dois vous l’avouer. Je ne reviens pas sur le fait de vouloir et pouvoir donner son avis par rapport à un contenu, qu’on soit bien d’accord; je parle de la manière de donner cet avis. Comme je l’avais dit au micro de Tmdjc dans son émission Podcasteurs (ici), la création d’un podcast vient à mon sens d’une frustration d’auditeur face à un autre contenu et de la folie de croire que notre avis mérite que d’autres l’entendent; du coup je comprends totalement ce besoin de vouloir partager son avis. Mais de cette frustration est né un contenu original qui trace sa propre voie et qui ne cherche pas à se comparer aux autres puisque son existence-même est déjà le fruit de cette distinction. Quand je vois maintenant les dramas entre sites spécialisés devenir des sujets plus importants que leur propre spécialité, ça m’inquiète. Ça m’inquiète parce que ça peut très bien arriver au monde du podcast de la même manière que ça arrive sur Youtube.

Surtout que force est de constater que le milieu du podcast audio est un petit monde et qu’on y croise souvent les mêmes têtes, ce qui amènera forcément à la longue des tensions et des rancunes et autre vieux dossiers à ressortir. C’est pour ça que cette année par exemple on a recruté du côté des Youtubeurs avec Oxydia et Punky, parce que je pense que Youtube est une plateforme qui regorge de podcasteurs qui s’ignorent. Je pense à certains youtubeurs de talent qui n’ont pas véritablement besoin de la vidéo pour faire passer leur message, et qui pourraient apporter beaucoup s’ils décidaient de proposer une version 100% audio de leur contenu, que ça soit en solo ou en regroupement. Surtout que la plupart d’entre eux ne vivent pas de la pub générée par Youtube, je les invite donc chaleureusement à étudier la question cette année ! Qui sait à force de proposer du contenu varié et de qualité, Webedia va demander à Trunks de mettre en chantier une chaîne podcasts sur jvtv!

Cette saison s’annonce donc à mon sens comme la plus incertaine et la plus encourageante depuis longtemps, ça ne m’a jamais semblé aussi bouillonnant. Reste à faire le bilan en juin pour voir ce qui a marché ou pas. Comme toujours n’oubliez pas que nous avons besoin de vous pour parler des podcasts que vous aimez à votre entourage qui ne connaît pas ce format. Il ne me reste plus qu’à souhaiter une excellente saison à tous les podcasteurs et au plaisir de papoter avec vous en convention ou sur twitter !

 

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