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La Rétro de Mars par Anfalmyr

Ce mois-ci dans la Rétro du mois on va revenir sur un évènement important qui fait l’actualité mais qui est bel et bien lié à notre cher retrogaming; et bien sûr on va évoquer la première bougie du site ! Et oui, Lacazretro.fr fête sa première année d’existence ! 

Voilà maintenant un an que nous avons ouvert les portes du site. Déjà. L’occasion pour nous de vous proposer également autre chose que nos podcasts, et de vous voir toujours plus nombreux à venir nous rendre visite. Depuis l’ouverture des forums c’est encore pire, puisqu’on a en plus la chance de papoter avec vous et de vous voir vous installer confortablement dans notre site. C’est génial ! Merci à vous. on espère continuer sur notre lancée et vous proposer un site toujours plus généreux et convivial !

 

PLAYSTATION 4 : Du Pixel dans le Sang

 

 

Le 20 février 2013 s’est donc déroulé le Playstation Meeting qui a permis à Sony d’officialiser l’arrivée prochaine de sa Playstation 4. Mais pourquoi parler de Next Gen dans la tribune de lacazretro.fr? Et bien tout simplement pour deux hommes au coeur de l’architecture et de la philosophie de cette prochaine console. Deux développeurs qui ont marqué l’histoire vidéoludique, de par leur créativité et leur vision de l’industrie : Mark Cerny & David Perry. Si Perry est plus connu par les joueurs pour être le père d’Earthworm Jim, et pour avoir été à la tête du studio le plus en vogue dans l’animation 2D avec Shiny Entertainement; ce n’est pas le cas de Mark Cerny qui est resté dans l’ombre pendant de nombreuses années.

Mark Cerny n’est pas très connu des joueurs, c’est un homme de l’ombre, un génie dont le nom n’est pas très éloigné de certains grands titres de l’histoire vidéoludique. Sa carrière a commencé en 1982 lorsqu’il fut engagé par Atari à l’âge de 17 ans. Son premier titre marquant ? Marble Madness en 1984. Rien que ça. Ce titre d’arcade fut porté sur de nombreux micro-ordinateurs de l’époque, et fut un vrai succès pour Atari, à une époque où 80% des jeux publiés n’étaient pas rentables. C’était l’époque du fameux « krach du jeu vidéo » que l’on connait, et qui a mis tant de développeurs au chômage.

En 1985, Cerny est recruté par Sega Japon, il déménage à Tokyo et s’occupe de superviser plusieurs titres Master System comme Missile Defense. A cette époque où la Master System représentait 4% du marché vidéoludique aux USA, Sega se lançait dans son projet le plus coûteux qui devait soutenir son nouveau système, la Megadrive et sa nouvelle mascotte, Sonic.

A cette époque, plusieurs designs étaient en préparation pour ce nouveau personnage. D’un lapin à un simili-plagiat de Bart Simpson. C’est Mark Cerny qui fut chargé par Sega Japon de se rendre aux USA pour tester ces différents designs dans le marché cible de Sega. Doit on à Cerny le fait que Sonic soit un hérisson bleu? Sans doute pas, mais il était là lors de la conception d’une des plus grandes icônes de notre médium.

Cerny restera aux USA dans les locaux américains de Sega afin de superviser les prochains titres développés là-bas. On le retrouvera derrière des titres comme Sonic 2, Kid Chameleon, ou encore le peu connu The Ooze. On peut également le voir lors d’une étonnante visite de Michael Jackson dans les locaux du constructeur, peu de temps avant l’annonce du projet « Moonwalker ». A-t-il eu un rôle à jouer dans ce titre follement culte? Allez savoir…

Mais l’histoire d’amour entre Cerny et Sega allait toucher à sa fin, enfin pas tout à fait, puisqu’il fut recruté par Judy Lang et d’autres vétérans de Sega dans un tout nouveau studio, Crystal Dynamics. Oui, encore un nom connu. Il n’y restera que deux ans, juste le temps de superviser quelques titres en préparation pour 3DO, avant d’être recruté par le studio de cinéma Universal, en tant que président d’Universal Interactive Studios.

Dans cette période charnière où les grandes majors souhaitaient investir dans le « multimedia », Mark Cerny s’est retrouvé à la tête d’un immense paquet de pognon, avec totale carte blanche sur les projets à développer. Il faut dire que pour Universal, l’investissement opéré dans leur branche Interactive était négligeable face à celui d’Hollywood. Et personne là-bas ne connaissait réellement ce marché.

Cerny s’est donc mis en tête de produire de jeunes développeurs et de leur permettre d’être publiés dans cette ère de l’avènement du support CD et de la 3D. Parmi ses « poulains », deux petits studios : Naughty Dog et Insomniac Games. Ces petites équipes d’à peine trois personnes ont donc été produites par Cerny via Universal Interactive Studios, qui s’est chargé de leur trouver un distributeur, Sony. C’est donc Mark Cerny qui se retrouve derrière des projets comme Crash Bandicoot ou Spyro le Dragon. Se faisant, la place privilégiée d’Universal Interactive permet à Naughty Dog et Insomniac de profiter de connexions presque inédites pour l’époque, avec le monde du cinéma. Qu’il s’agisse des musiciens, des animateurs, des story boarders, etc… Une certaine valeur de production appuyée par le budget incomparable d’Universal face au reste de l’industrie, qui ne pouvait que séduire le nouveau constructeur qu’était Sony.

Mais en 1998, Sony rachète les deux jeunes studios que Cerny avait « élevés » depuis deux ans. A ce moment de sa carrière, plutôt que de rester dans son fauteuil confortable de président, Mark Cerny décide de quitter Universal Interactive pour fonder Cerny Games, et devenir ainsi consultant freelance pour Sony, et rester dans le giron de ses deux studios protégés.

Depuis, Mark Cerny a conservé ce rôle de freelance, passant d’un projet à un autre. On lui doit notamment une méthode de développement qui porte son nom, la Méthode Cerny donc, qui a instauré l’usage du play test durant le développement, ainsi qu’une refonte des pitch documents, et une plus grande place offerte à la pré-production d’un jeu.

 

 

Mark Cerny n’est pas que l’architecte de la prochaine Playstation, il est également l’un des piliers de l’industrie et a eu un impact considérable sur son évolution. Cet homme à tout faire, qui a commencé sa carrière en plein krach vidéoludique, a traversé l’histoire du médium en y laissant son emprunte. C’est un créateur avant tout, un visionnaire certainement. Et le voir lui, cet ancien de Sega, celui qui a déniché deux studios aussi talentueux que Naughty Dog et Insomniac Games, à la tête de la Playstation 4, est un signe fort pour nous, vieux joueurs que nous sommes.

Lorsqu’on écoute les promesses et les ambitions gravitant autour de cette future Playstation, avec l’instantanéité du jeu par l’abolition des chargements et autre download; ou cette volonté de partage tellement forte qu’elle est intégrée directement dans l’architecture de la bête… Quand on voit Mark Cerny et David Perry, deux hommes ayant  participé à l’âge d’or de la Genesis avec des titres de grande qualité, se retrouver en 2013 à la tête de la philosophie d’une console next gen… On peut apprécier ce moment. Ce 20 février 2013, nous ne nous sommes pas retrouvés face à deux gestionnaires venus du marketting, nous expliquant ce qu’est le jeu vidéo quand ils n’y voient qu’un marché lucratif. Non, nous avons eu face à nous deux vétérans du médium, qui ont une connaissance du marché, mais aussi du jeu et du joueur. Bien sûr, on ne parlera de la Playstation 4 ici que dans une dizaine d’années, nous avons le temps de voir si cet héritage gameur a eu un impact. Mais pour le nostalgique, voir ces visages là, ça faisait du bien. 

 

12 comments on “La Rétro de Mars par Anfalmyr

  1. Hervé dit :

    Passionnant article, merci !

    1. Anfalmyr dit :

      Merci à toi 😉 !

  2. El Penguinno dit :

    Bon anniversaire et longue vie au site!

    Félicitations pour cet article de très bonne facture, super intéressant a lire

    1. Anfalmyr dit :

      Merci bien El Penguinno ! 🙂

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