La Retro de Novembre par Professeur Oz
Les joueurs, c’était mieux avant !
S’il y a bien une phrase que j’aime à répéter comme un leitmotiv, c’est « le jeu vidéo, c’était mieux demain ». Manière personnelle de dire que s’il est toujours agréable de se retourner sur le passé de notre loisir préféré, il y a aussi des choses vraiment excitantes et passionnantes à attendre de ce média. Au vu de quelques faits récents dans l’actualité des dernières semaines, il m’est plus difficile d’établir le même constat concernant ceux ou celles qui se trouvent en face du jeu vidéo : les joueurs.
Ça faisait un moment que je voulais parler des différents thèmes abordés dans cet article, mais les différents dérapages qu’on a pu voir dans les média récemment m’ont incités à revoir ma copie pour, plutôt que d’en donner mon ressenti, m’en servir pour alimenter une autre question. C’est donc un édito du dimanche soir que je vous propose, un édito fait des restes des semaines passées et qui, saupoudré d’un brin de mauvaise foi, va tenter d’expliquer pourquoi les joueurs de jeux vidéo, c’était mieux avant !
Quand Antoine déconne…
Oui bon, je sais ce que vous vous dites « quel intérêt de revenir sur cette histoire sur un site de rétrogaming ? » Deux choses :
_ d’une : pour faire du clic évidemment !
_ de deux : parce que l’impact de Twitch et consort sur les habitudes de bon nombre de joueurs est une chose qui me fascine autant qu’elle m’inquiète un peu depuis un moment. Et en ce sens, en plus de m’avoir plutôt amusé, je dois avouer que j’ai tendance à être un peu d’accord avec Antoine de Caunes quand moqueur il assène :
« Il y a donc des gens qui regardent d’autres gens en train de jouer… Faut vraiment avoir rien d’autre à foutre de sa vie. »
Allez ! Ramassez les fourches, la corde, l’huile et les plumes cinq minutes. Laissez-moi donc exprimer mon point de vue.
Je suis d’une génération où, quand le jeu vidéo se pratiquait à plusieurs, il se faisait souvent sur un canapé où on se battait pour savoir qui tiendrait la ou les manettes. Si frustration il y avait de se voir réduit au seul statut de spectateur, n’ayant pour seule consolation que le pot de pâte chocolatée à l’huile de palme à défoncer sur un quignon de pain, il y avait aussi beaucoup de plaisir à se muer en voyeur vidéoludique et à égrener les conseils à « l’Élu » possesseur de la manette :
« Va à droite !
– Attention derrière toi !
– Ne prends pas ce masque, il ne sert à rien ici !
– Put#& mais je t’ai dit d’aller à droite, t’as une manette pour gaucher ou quoi ?»
Franchement, avouez que ça vous rappelle des souvenirs !
Cette convivialité qu’on retrouve aussi dans les jeux de société, me semble assez peu présente dans l’univers du streaming. Forcément, si on enlève la présence physique d’amis autour de soi, dans son salon, oui, moi aussi je trouve que regarder d’autres gens en train de jouer est assez désolant. Mon ressenti n’est pas celui d’un donneur de leçon ou d’un vieux con, mais celui d’un trentenaire qui travaille, qui sort avec ses amis ou sa famille et qui n’a pas forcément beaucoup de temps pour jouer dans une semaine. Alors quand j’ai quelques heures libres devant moi, je préfère les passer à jouer plutôt qu’à regarder d’autres le faire à ma place.
Bien entendu beaucoup d’entre vous me rétorqueront à raison que le streaming a d’autres qualités, comme de pouvoir regarder des joueurs pro donner des conseils sur le jeu de combat à la mode ; ou de voir un speedrunner dévoiler les secrets d’un jeu pour le finir le plus rapidement. Sans oublier de mentionner ces petits jeux qui se sont vus être mis en lumière par un youtubeur à succès !
Néanmoins, quand j’entends certains de mes élèves dire qu’ils connaissent un jeu non parce qu’ils y ont joué mais parce qu’ils ont regardé un walkthrough sur le net, ça m’interpelle ! Jusqu’à quel point Twitch, Youtube et consort « télévisionise » le jeu vidéo, média actif et même interactif, en rendant certains joueurs passifs, en les transformants tout simplement en téléspectateurs ? Combien y a-t-il de joueurs à passer plus de temps à choisir leur chaînes de streaming qu’à choisir le prochain jeu qu’ils vont acheter ?
Oui j’exagère, mais ça n’est rien à côté de ce qu’on a pu voir dernièrement sur les Internets.
Gamergate : la porte des étrons
Évidemment, je surinterprète la petite moquerie de de Caunes. Peut-être qu’il voulait vraiment se moquer des joueurs ? Peut-être qu’il voulait juste faire le malin ? Peut-être qu’il n’en a tout simplement pas grand chose à foutre ? En tout cas, rien de très étonnant quand on se rappelle de quoi il était capable sous les traits d’un « pine d’huitre » ou d’un « Didier l’Embrouille » du temps de Nulle Part Ailleurs.
Une chose est sûre, c’est qu’il ne devait certainement pas s’attendre au torrent de réactions négatives (et je reste poli) qu’il s’est vu récolter le week-end suivant sa déclaration.
Parce que plus que l’évolution même des habitudes des joueurs, qui reste de toute façon mon interprétation du phénomène, ce sont les comportements de certains qui sont tout bonnement flippants, encore une fois principalement sur Internet. Que des gens se soient sentis rabaissés, blessés par cette remarque, c’est naturel. On le sait, le jeu vidéo est encore diversement apprécié en société et ce ne sont pas ceux qui ont grandi dans les années 80/90 qui viendront me contredire. Néanmoins, est-ce que cela justifie les saillies franchement agressives que certains ont pu se permettre à l’encontre du présentateur sur Twitter, l’interpellant d’une manière qui ne donne vraiment pas envie de s’intéresser aux joueurs, voire même d’en avoir peur ? Non certainement pas.
Est-ce que cela justifie que l’on fasse une pétition pour réclamer des excuses ? Non, certainement pas.
J’ai le souvenir qu’avant on faisait des pétitions pour des causes nobles (lutte pour les sans papiers etc), qu’il fallait battre le pavé et se frotter à la foule pour récolter quelques signatures. Là, on crée une pétition en ligne et on la signe comme on like une vidéo de chat sur Facebook.
Les plus optimistes me rétorqueront que cette frange de joueurs révoltés (et révoltants) ne représente qu’une minorité bruyante là où une grande majorité des joueurs s’en cognent joyeusement et pratiquent leur loisir sans se soucier des remous souvent véhiculés par des sites en manque de clics. Mais cette pétition a récolté plus de 75000 « signatures ». Peut-on parler de valeur négligeable ? Je ne crois pas et cela me désole …
Après qu’Antoine de Caunes ait écrit un tweet annonçant ses excuses pour sa prochaine émission, on a vu des joueurs, et même des célébrités du petit monde du jeu vidéo en France, se moquer de ce revirement et appeler au boycott de ces excuses. J’ai cru un moment en une pétition refusant les regrets de l’ancien Didier l’Embrouille… Là aussi, cela me désole.
Et là encore, on ne parle que d’un fait français. A l’échelle mondiale, les exemples d’imbécillité généralisée de la part de nombreux joueurs en déficience neuronale ne manquent malheureusement pas. Il y a quelques temps, le mécontentement de beaucoup de joueurs à l’égard de la fin de Mass Effect 3 a fait couler beaucoup d’encre. Là encore on a vu rapidement une pétition apparaître, témoignant de l’indignation « de joueurs spoliés, lésés ». Quant au point de vue des auteurs et du respect de leur travail, on cherche encore. Quelqu’un a un synonyme pour désolant ?
On aura beau me répondre que là encore tous les joueurs ne sont pas comme ça, et heureusement ! Ce qui m’inquiète, c’est la résonance toujours croissante que l’on donne à ces râleurs. L’écho de plus en plus retentissant que semblent avoir ces joueurs qui ne sont jamais d’accord et qui se sentent toujours agressés. Et petit à petit, sans que rien n’y fasse, gonfler à coup de retweet, reddit et autres, la confiance s’installe, la mauvaise parole se libère, les propos parlant de moins en moins de jeux vidéo et de plus en plus de faits de société maladroitement passés au filtre d’un média qui ne sait pas encore comment traiter ce genre de sujets.
Et on en arrive à des phénomènes comme le gamergate.
Soyons clair, il est hors de question de chercher à entrer dans le débat. Je n’en ai ni l’envie, ni surtout les compétences. Je n’ai suivi cette triste affaire que de très loin et je n’ai clairement pas suffisamment de données pour comprendre réellement ce problème dans son intégralité.
Cependant, comment peut-on en arriver à ce que des gens s’insultent à longueur de forum ou de tweets alors qu’il suffirait de s’ignorer ? Comment peut-on en arriver à ce que la vie privée d’une personne soit étalée avec force de détails sur certains sites ? Comment peut-on arriver à ce qu’une personne soit obligée d’annuler une conférence parce qu’elle a été menacée de mort ?
Et là encore, à la base, on parle de joueurs ! Des gens qui jouent avec leurs consoles, leur PC ou leur smartphones !
Des joueurs qui cherchent juste à parler de ce qu’ils aiment ou n’aiment pas dans le jeu vidéo. Comme tout joueur le fait depuis que ce média existe. Qu’est-ce qui fait que les passions se déchaînent au point de renvoyer une image aussi dégradante des joueurs ? Car ne nous leurrons pas, si tous les joueurs n’ont certainement pas la bave et le sang à la bouche, ce genre d’excités suffit à jeter l’opprobre sur l’ensemble de la communauté des joueurs.
Tweeter n’est pas jouer
Il est très facile de faire le lien avec les réseaux sociaux, ou plus largement, avec la facilité d’expression qu’octroie Internet. Certains trouvant derrière leur écran la confiance, si ce n’est la rage, qu’ils n’auraient pas AFK.
Là encore, il n’est pas question de jouer les accusateurs face à Twitter, Facebook et autres. Certainement pas. Je serais bien mal placé, moi qui en abuse copieusement. Je les utilise et j’apprécie la souplesse et la facilité que ce genre de réseau offre. Mais j’en mesure également les limites, voire les pièges, même s’il m’arrive aussi de tomber dedans.
Car, que ce soit pour le jeu vidéo, le cinéma, la politique ou tout ce que vous voulez, ces réseaux ont largement élargi le cercle de nos débats. Souvenez-vous, pour les plus vieux, lorsque vous parliez d’un jeu avec vos amis, que vous soyez d’accord ou non, votre discussion se faisait justement avec des amis. C’est-à-dire des personnes que vous connaissiez, qui vous connaissaient. Les échanges, qu’ils soient posés ou vifs, se faisaient généralement dans un respect mutuel lié à la complicité d’un groupe de copains.
Quid de cette complicité avec Sephiroth_de_creteil, mystérieux individu qui vient vous insulter sur Twitter après être tombé sur un retweet ou vous partagiez un gif trop rigolol sur la mort de Aerith ?
En clair, les réseaux nous ont fait passer du cercle d’amis avec qui on pouvait parler de tout, au cercle … d’inconnus avec qui ont prend des risques de parler de tout. Je ne vois pas trop comment le dire autrement.
Ajoutez à cela cette nécessité, proche du complexe, très caractéristique de beaucoup de joueurs, d’être au courant de tout ce qui se fait dans le jeu vidéo et, surtout, de jouer au dernier gros jeu dès sa sortie pour pouvoir le plus rapidement donner son avis (dont généralement tout le monde se contrefout), et vous obtenez un mélange détonnant où tout le monde a son mot à dire mais personne ne s’écoute. Chacun détient la sainte parole, forcément la sienne, et admettre qu’on a pu se tromper est d’autant plus inadmissible quand cela se fait sous les yeux virtuels de centaines de followers anonymes. « Non, ce n’est pas possible, j’ai forcément raison ! Voyez donc, j’arrive bien à trouver d’autres personnes qui sont d’accord avec moi ».
C’est un problème sans fin …. Comme cet article d’ailleurs !
Voilà, le joueur de jeu vidéo, c’était mieux avant parce qu’il ne représentait pas un paradoxe ambulant. Le paradoxe qui le fait aujourd’hui jouer moins pour regarder des inconnus le faire à sa place alors qu’il veut pourtant jouer à tout pour lui aussi pouvoir exprimer son opinion. Le paradoxe qui fait qu’on en vient à parler de titres sur lesquels on n’a même pas mis les mains, condamnant à l’échafaud des jeux sans avoir ne serait-ce qu’essayé ce qui fait justement la particularité du média jeu vidéo : son gameplay.
Le joueur de jeu vidéo c’était mieux avant parce qu’il échangeait avec d’autres passionnés en espérant secrètement que son loisir préféré soit un jour reconnu. En espérant qu’un jour le jeu vidéo serait capable de parler d’autre chose que de plombier, de zombies, de magiciens ou de princesse en détresse.
Et alors qu’on touche enfin du doigt cette perspective d’un jeu vidéo plus mature, capable d’aborder des thèmes plus sérieux, certains joueurs, trop de joueurs, viennent montrer au monde entier que si le média a bien évolué, il n’en est pas de même de ceux qui le pratiquent.
Les mentalités évoluent, certains joueurs le devraient aussi !
54 comments on “La Retro de Novembre par Professeur Oz”
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La question est de savoir si on avait eu les réseaux sociaux à notre époque (8-16bits) , aurait-on vu autant de trolls et de polémiques à 2 « Francs » (rétro argent) 😀 ?
il n’y a pas de débat ou de discussion avec 50 personnes, c’est inaudible !
On a jamais vu une foule parler d’une seule voie. Ben les forums, les réseaux sociaux, c’est ça !
Donc il y a 20 ans, les débats auraient été autres, mais on aurait aussi eu des débordements !
Je suis pas sur qu’il y en aurait d’aussi violent.
La culture de l’individualisme et du » je suis un être exceptionnel » est finalement assez récente ( j’entend fin 90 début 2000 )
Plus jeune je me posais pas la question de savoir si je voulais être célèbre parceque je m’en fichais, et que finalement la célébrité je savais pas tellement ce que c’était.
Mais maintenant avec toute les conneries qu’on nous sert a la TV ( je sais la TV c’est le mal ^^) toute ces émissions qui mettent en avant des abrutis, qui les rendent adulés par des gamines de 12, forcement l’ordre de priorité change radicalement.
Avant on voulais se trouver un métier, maintenant c’est plus facile de s’en inventer un… Puisqu’on nous rabâche qu’on est des être uniques et exceptionnel et bla bla bla
Comme le dit très justement Oz, cette manie d’absolument croire qu’on a raison découle d’individualisme.
C’est tiré par les cheveux mais, les succès sur console ne sont il pas une version virtuel des compliments que vous faisais votre amis en jouant a la Snes ?
Tu n’a plus besoin d’amis pour être complimenter, la machine elle même reconnais ta supériorité » Bravo t’as gagné le succès c’est trop fort « . Ce petit moment de plaisir quand tu accomplis quelque chose et que la console te félicite et de permet de montré a tooooout le monde que t’as réussi…
Bon en vrais avec Pokémon dans la cour de récré les même cranaient pareil mais bon…
A mon avis c’est inhérent a » l’air du temps » . Une accumulation de facteur contemporain qui aboutissent a ça
le 1/4h de célébrité cher à Warhol est désormais une éternité de vague scintillement grâce à la tv réalité et aux réseaux sociaux.
Je pense surtout que ce genre de caractères a toujours existé mais qu’aujourd’hui, c’est largement exacerbé par la formidable caisse résonance qu’est le net. Dans le passé, il a pu m’arriver d’avoir des propos catégoriques, poussifs sur certains sujets. Au moins dans mon entourage, si je trouvais des gens pour être d’accord avec moi, il y en avait tout autant pour s’opposer et me faire revoir mon jugement. Maintenant, le quidam moyen ne retiendra que les gens qui sont d’accords avec lui car, sur les forums et autres, on peut en trouver par centaines.
On pourrait presque faire un test : sortir n’importe quelle énormité, je suis certain qu’on en trouverait pour la soutenir. C’est assez flippant !
A l’aube de la quarantaine, je suis également surpris de l’ampleur du succès des chaines de streaming à la twitch et j’en suis totalement hermétique. C’est pas demain la veille où la touche « share » de ma ps4 sera usé^^
Les polémiques type De Caunes/ Nagui ne sont pas nouvelles mais font partie d’un tout.Je pense que cela rejoint une problématique plus générale propre à notre époque où le partage se fait partout (réseaux sociaux, streaming) et sur à peu près tous les sujets.
Le problème est que les sites de partage et cie sont visibles par tous et que au delà de la liberté d’expression, cela ouvre aussi un formidable terrain pour l’égo et la bêtise de chacun.C’est le bon moyen de dire que la notre est plus grosse que celle du voisin.
Alors certes, la bêtise n’ est pas propre à l’époque actuelle (si nous avions eu la même technologies dans les 90’s les mêmes choses auraient eu lieu) mais au moins elle était moins visible.
Déjà les jeux vidéo à l’époque avait une mauvaise image mais maintenant tata Monique peut le dire plus facilement que « le jeu vidéo c’est tout pourri » et Kevin peut aussi le dire » que call of c’est trop bien pour tuer des gens »
En lisant ton passage sur « qui aura la manette ? », ça m’a rappelé que, parfois, je trouvais que jouer à 5 à MarioKart 64 était parfois mieux que d’y jouer à 4.
Pourquoi ?
Car, quand on était 5, on avait une règle simple : le dernier passe la manette au 5e larron !
Et je peux vous dire qu’avec cette règle, on était tous HYPER motivés pour ne pas finiri dernier !!
Je trouve que ça rendait les partie de MK64 encore plus excitantes et endiablées que d’habitude
Seb
sympa la technique ^^
Et pour info, à la suite de cette affaire, Antoine de Caunes a été officiellement invité à participer à l’opération Desert Bus de L’espoir et qu’il a accepté.
https://twitter.com/Gameblog/status/507521530658816000
bof, bof l’édito. je ne vois pas en quoi cet édito s’applique spécifiquement aux joueurs.
Est ce que tout simplement ce n’est pas la société qui a changé et que le jeu vidéo fait partie de cette société ?
cela me rappelle mes sujets de philo qui me demandaient de traiter de la violence à l’école. evidemment a priori l’école est à l’opposé de la violence mais dans le fond l’école subit l’évolution de la société, elle n’a rien de particulier qui lui permette de s’extraire de la société dans laquelle elle prend place.
C’est la même chose pour les jeux vidéo.
plusieurs passages de l’édito appellement mes réactions
d’abord « moi aussi je trouve que regarder d’autres gens en train de jouer est assez désolant. Mon ressenti n’est pas celui d’un donneur de leçon ou d’un vieux con, mais celui d’un trentenaire qui travaille, qui sort avec ses amis ou sa famille et qui n’a pas forcément beaucoup de temps pour jouer dans une semaine. Alors quand j’ai quelques heures libres devant moi, je préfère les passer à jouer plutôt qu’à regarder d’autres le faire à ma place. ».
C’est un argument ? non parce que cela ressemble à tes goûts, que je respecte et qui au demeurant semblent être proches des miens (j’ai la 40aine aussi), mais ce n’est pas un argument. En quoi faut il être désolé que des personnes regardent d’autres personnes jouer aux jeux vidéo ? il y a quand même une certaine condescendance dans ces propos.
je pense qu’on peut apprendre autant à jouer qu’à regarder les autres jouer. Certains apprennent en faisant les choses et en les refaisant à chaque erreur. D’autres regardent, apprennent puis font les choses pour moins se tromper. où est le problème ?
« Jusqu’à quel point Twitch, Youtube et consort « télévisionise » le jeu vidéo, média actif et même interactif, en rendant certains joueurs passifs, en les transformants tout simplement en téléspectateurs ? Combien y a-t-il de joueurs à passer plus de temps à choisir leur chaînes de streaming qu’à choisir le prochain jeu qu’ils vont acheter ? »
Mince je collectionne les jeux vidéo et c’est exactement ce que je fais. Je passe plus de temps à les acheter, les classer, les bichonner qu’à y jouer (même si je joue toujours ex : en ce moment je joue à phantasy star 4). Est ce à dire que je ne peux pas être considéré comme un joueur de jeu vidéo ?
« J’ai le souvenir qu’avant on faisait des pétitions pour des causes nobles (lutte pour les sans papiers etc), qu’il fallait battre le pavé et se frotter à la foule pour récolter quelques signatures. Là, on crée une pétition en ligne et on la signe comme on like une vidéo de chat sur Facebook. »
je suis persuadé que cela tient davantage aux réseaux sociaux qu’aux joueurs de jeu vidéo. en effet si on s’y intéresse les mêmes pétitions doivent exister pour le dernier film, le livre à la mode etc… rien de spécifique aux joueurs à mon sens.
« En clair, les réseaux nous ont fait passer du cercle d’amis avec qui on pouvait parler de tout, au cercle … d’inconnus avec qui ont prend des risques de parler de tout. Je ne vois pas trop comment le dire autrement. »
Il appartient aux utilisateurs de faire attention à qui ils s’adressent. c’est bien le piège des réseaux sociaux.
Au final je vois un édito qui explique que la société a changé et les joueurs avec. j’aurais aimé mais ce n’est que mon avis personnel bien sûr, un édito qui explique en quoi le joueur a changé : moins porté sur l’effort, désireux de tout obtenir immédiatement, la baisse de la difficulté, la fin du jeu à plusieurs hors réseaux.
Personnellement je suis un vieux con d’après ton édito et je n’ai pas peur de dire « le jeu vidéo c’était mieux avant » quand on jouait entre potes sur le canapé, quand on prenait une raclée à soulcalibur ou street fighter 2 à la dernière seconde, quand on découvrait la peur en jouant à resident evil et que le chien fracasse la vitre, quand on attendait des mois les jeux venant du japon, quand la dernière console nous promettait du mode 7, des effets incroyables, quand tous les genres de jeux vidéo étaient representés du FPS au RPG, quand le japon était l’influence majeure du jeu vidéo (parce que pour moi c’était plus dépaysant et original que maintenant)…..
ce n’est que mon avis
Mon édito est un billet d’humeur et donc forcément subjectif. Je ne fais pas d’analyse tout simplement parce que je n’en ai pas les compétences, et même si ça m’intéresse, je n’ai pas le temps pour récolter et confondre les info la-dessus. Il y a des gens qu’on appelle « journalistes » et qui sont payés pour le faire. A priori…
Après, quand tu dis que tu passes plus de temps à acheter, classer des jv plutôt qu’à y jouer, ben désolé si je te vexe, mais ouais, ça n’est pas ma définition du joueur. ça ne remet pas en cause le fait que tu joues effectivement, mais, ouais, même si je n’en ai pas parlé dans mon article, ce genre d’habitudes me laisse assez perplexe. Tout simplement parce que je préfère joueur au JV plutôt que de regarder les autres le faire à ma place sur Youtube tout comme je préfère jouer aux JV plutôt qu’éplucher eBay, Leboncoin et autre PriceMinister pour garnir mes étagères. ça ne signifie pas que ça ne me plaît pas, mais mon plaisir est avant tout dans le jeu 🙂
je ne suis pas vexé. chacun est libre de penser ce qu’il veut. et c’est ce que je dis. je pense qu’il n’y a pas un seul type joueur. A partir du moment où on joue régulièrement, pour moi on est un joueur.
j’ai dit que je passe plus de temps à faire ma collection qu’à jouer aux jeux, c’est incontestable. Moi aussi j’ai une famille (femme, 3 enfants), des amis, un travail, je manque donc cruellement de temps pour tout faire. Mais au nom de quel principe, je ne serai pas un joueur. j’en suis à 20 heures de jeu en 15 jours sur phantasy Star 4 (essentiellement le soir). donc où commence la qualification de joueur ? à 100 heures par semaine. les joueurs de jeux pour filles sur ds, les joueurs de fifa, de call of duty et uniquement de ces jeux là ne sont pas des joueurs.
c’est ce qui me gêne dans ce billet, c’est que cela classe les gens entre les vrais / les faux, les relous / les bons.
J’adore jouer aux jeux vidéo. cela fait 30 ans maintenant que j’y joue. Mais j’aime tout ce qu’il y a autour du jeu : l’objet, les forums, les livres qui en parlent, les articles qui décortiquent le sujet etc…
il y a quelques jours j’étais chez une personne rencontrée sur un autre forum. on a discuté plus longtemps qu’on a joué à sa borne. Mince alors je ne suis pas un joueur.
Je crois que c’est cela qui a gêné qui a pas mal de personnes chez decaunes c’est cette condescendance et cet ostracisme.
en toute sympathie et sans animosité, je trouve que cet édito est celui d’un donneur de leçon.
pour mettre un peu d’eau dans notre vin, on rappellera qu’Oz a également une chaîne Twitch ou il invite les gens à venir le regarder jouer 🙂
De toute façon, si un mathématicien saumon était logique, cela se saurait :p
ben d’ailleurs, j’invite les gens à venir y jeter un oeil lors d’un prochain stream et ils verront bien que justement, je m’efforce de faire en sorte qu’il n’ait pas « que » à regarder et que généralement, pour peu qu’on soit au moins 2 ou 3, il y a toujours une petite discussion ^^
hum comme le souligne Anfa, j’ai moi même une chaine twitch. Je profite donc aussi de ce système que j’apprécie pour ce qu’il propose en complément. Je m’explique. J’alimente ma chaine de temps en temps, généralement sur des jeux que l’on ne peut pas traiter sur LaCaz car trop récents (ou trop anecdotique pour du rétro peut-être). Cela me permet d’en parler avec les gens qui viennent me suivre via le Tchat (quand il y en a :D). A chaque fois, mon intention est la même, pouvoir discuter avec des gens via le tchat. Soit parce qu’ils connaissent le jeu, soit parce qu’ils viennent le découvrir. J’ai souvenir sur Prison Architect d’un spectateur qui connaissait bien le jeu et qui me donnait plein de conseils. C’était super enrichissant. J’ai souvenir sur The Last Door d’Azura (de pixelearth.fr) qui est restée pendant près de deux heures pour m’aider à avancer dans ce point’n’click. ça aussi c’était un chouette moment.
Je reste fan de ces outils qui permettent d’échanger entre joueurs, je regrette surtout ceux qui ne s’en servent qu’en sens unique. Du genre, je streame une partie sans faire attention à ce qu’il se raconte sur le tchat.
Maintenant, tu te méprends car dans le billet je ne classe pas les joueurs. Je me contente de constater des faits, des agissements, des propos d’une certaine frange de joueurs. D’ailleurs dans ton commentaire précédent, tu as toi-même signalé que ces attitudes étaient plus générales que dans la seule sphère du JV. C’est donc que ces comportements existent. Je ne fais que les ramener à ce qu’on a pu observer dans le jeu vidéo récemment.
Tu te méprends parce que je ne juge pas les joueurs sur le fait de regarder des vidéos ou des stream, je juge juste triste de voir des gens parler de jeux vidéo auxquels ils n’ont pas joué. Je trouve triste de voir des gens prendre la mouche pour une phrase ridicule qui si elle n’est pas maline, n’est pas non plus très grave.
Je réagis par rapport à des attitudes et non par rapport à des personnes.
Enfin quand tu prends l’exemple de savoir si c’est être joueur que de discuter plus longtemps avec un pote que de jouer, je te rappelle juste de regarder le nom du site sur lequel tu te trouves, je te rappelle juste le podcast que tu écoutes, je te rappelle la première partie de mon article où je mentionne mes souvenirs d’ado, je te rappelle le début de cette longue réponse : il me semble que je suis assez clair sur le fait que j’apprécie autant de pouvoir discuter avec d’autres joueurs que de jouer. Sinon, je ne vois pas trop ce que je ferais sur ce site et dans ce podcast 🙂
Après si tu considères que mon édito est donneur de leçon, ben d’un côté, c’est un peu ce pour quoi je suis payé tous les mois 😀
la conclusion est très bonne. Ainsi donc il est démontré que la caz retro est si riche qu’elle peut te payer pour tes éditos (attention lecteur ceci est à prendre au second degré).
tu dis :
« je juge juste triste de voir des gens parler de jeux vidéo auxquels ils n’ont pas joué. Je trouve triste de voir des gens prendre la mouche pour une phrase ridicule qui si elle n’est pas maline, n’est pas non plus très grave. »
j’ai 41 ans et j’ai du dans mon adolescence (c’était donc il y a une paye) parler de jeux auxquels je n’avais jamais joué juste pour me faire mousser auprès des copains. quelques photos dans joypad ou consoles + et je brodais dessus.
idem pour la susceptibilité
Les réseaux sociaux donnent une caisse de résonance à des comportements qui existent depuis toujours.
j’en reviens à ce que je pense depuis le début, les joueurs ne sont que la résultante d’un phénomène de société plus général. rien de plus. si on les trouve plus insupportables (à remplacer par cons, stupides, idiots et autres au choix) c’est que la société est plus insupportable.
c’est là que l’on mesure que les jeux vidéo ne sont qu’un épiphénomène tributaire d’évolutions bien plus marquantes.
Prof. Oz, je te rejoins sur… euh…. bah à peu près tous les points.
Est-ce que ce genre de propos avait sa place sur un site de rétrogaming ? J’sais pas.. ptet pas.. ptet que oui. C’est votre espace et vous en faites ce que vous voulez en fait.
Est-il utile d’en remettre une couche sur ce que l’on sait déjà ? J’sais pas non plus..
Mais ça fait du bien de lire des idées et des arguments que je partage, mais qui se trouvent ici vachement mieux exprimées que si j’avais pris la plume. 🙂
Je reviens sur un des faits que tu as évoqué : la fin de Mass Effect 3, la fronde des « joueurs », et l’extension développée à l’arrache pour contenter les mécontents. Depuis ce jour là, j’ai compris qu’internet avait maintenant un pouvoir beaucoup trop important.
Quand on arrive à faire modifier une oeuvre à son hauteur, on a dépassé la limite selon moi… Et c’est vraiment triste.
Excellente édito dans lequel je me retrouve complètement. Ton paragraphe sur le jeu vidéo à plusieurs sur le canapé mais une seule voir deux manettes m’a rappelé pas mal de souvenir.
Personnellement j’ai eu la chance d’avoir dans mon enfance un meilleur ami qui adorait regarder les autres jouer. La manette en main ce n’était pas son truc. La preuve, il était à côté de moi tout du long la première fois que j’ai fais FFVII. Il a adoré le jeu dans son entier mais n’y a jamais joué. Même si avec le recul je comprend pas comment il a fait, je reconnais que ça m’a bien arrangé à l’époque 😀
Concernant les réactions de beaucoup de gens suite à « l’affaire De Caunes », je trouve ça triste. Non pas sa déclaration vu que j’aurais plutôt le même avis que lui, mais dans l’ampleur que cela à pu prendre. C’est dans ce genre de moment ou je préfère quitter internet le plus vite possible et allumer ma console.